EREVAN, 8 FÉVRIER, ARMENPRESS: À l'Assemblée nationale, le Premier ministre Nikol Pashinyan a évoqué la question de savoir pourquoi l'Arménie a accepté de déployer une mission d'observation de l'UE à la frontière arméno-azerbaïdjanaise, mais pas une mission d'observation de l'OTSC.

ARMENPRESS rapporte que lors de la session de questions-réponses entre le parlement et le gouvernement, la députée Hripsime Grigoryan de la faction "Contrat civil" a mentionné qu'il y avait des publications dans la presse concernant le déploiement de la mission d'observation de l'UE, et dans certains cas, des spéculations sur comment et pourquoi le gouvernement arménien a choisi d'accepter la mission d'observation de l'UE et non celle de l'OTSC. Selon la députée, certains milieux sont même allés plus loin, en essayant de donner des nuances géopolitiques au sujet. Mme Grigoryan a demandé au Premier ministre son avis sur la question.

Le Premier ministre s'est dit d'accord avec la députée, notant qu'il y a beaucoup de malentendus liés à ce sujet, y compris parmi les experts arméniens, car ils se demandent comment il se fait que la mission d'observation de l'OTSC n'arrive pas en Arménie, mais que la mission d'observation européenne y arrive.

"Dans le cas de l'OTSC, nous avons formulé la question très clairement, car l'OTSC dispose de documents avec des descriptions très détaillées, y compris le règlement de la réponse aux situations de crise, qui a été adopté en 2010, où les actions sont clairement écrites, mais, en même temps, il y a une compréhension et un concept clairs de la zone de responsabilité de l'OTSC. Nous avons demandé à l'OTSC l'un des principes les plus importants : ajuster la zone de responsabilité de l'Organisation du traité de sécurité collective en République d'Arménie. En d'autres termes, nous leur avons demandé de nous dire quelle était leur idée de ce qu'est la République d'Arménie. Nous n'avons pas reçu de réponse claire à cette question. En revanche, la mission civile de l'Union européenne a été possible, car à la suite de la réunion quadrilatérale de Prague, l'Union européenne a clairement défini, y compris avec la participation et le consentement de l'Arménie et de l'Azerbaïdjan, ce qu'est la République d'Arménie. En d'autres termes, ils ont dit qu'à leur avis, la carte de la République d'Arménie est celle-ci, ou nous avons dit que c'était la carte, ils en ont tenu compte et l'ont confirmée. Ils viennent pour surveiller et observer cette zone", a expliqué le Premier ministre.

Le Premier ministre a souligné qu'il serait étrange de déployer une mission d'observation sans avoir une idée du territoire, car ce qu'ils vont observer n'est pas clair pour eux.

"La question est soulevée par la situation dans laquelle l'Azerbaïdjan a occupé les territoires de la République d'Arménie. Si une mission ne sait pas ce qu'est la République d'Arménie, le territoire de la République d'Arménie, comment pourra-t-elle considérer si le territoire de la République d'Arménie est occupé ou non ? C'est la question la plus importante", a déclaré le Premier ministre.

Pashinyan a également déclaré qu'avant le déploiement de la mission d'observation de l'Union européenne, l'Azerbaïdjan justifiait ses actions agressives contre l'Arménie sur les plateformes occidentales par le fait que le Premier ministre de la République d'Arménie déploie de plus en plus de troupes russes à la frontière entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan et prépare une attaque agressive conjointe arméno-russe contre l'Azerbaïdjan, tandis que l'Azerbaïdjan avec ses attaques agressives essaie simplement d'équilibrer la situation, de gérer ses vulnérabilités dans une certaine mesure.

"Ce processus s'est poursuivi. De plus, j'ai déjà dit qu'à l'Ouest, on a essayé de présenter l'Arménie comme un participant à la "politique agressive de la Russie", et en Russie, on a essayé de la présenter comme un participant à la conspiration occidentale. Comme les partenaires russes avaient des représentants sur place et que nos partenaires occidentaux avaient déjà commencé à nous regarder avec méfiance, en disant que vous vous préparez en fait à des actions agressives, parce qu'il y a de grandes concentrations de troupes russes et arméniennes là-bas, vous allez attaquer l'Azerbaïdjan, les pauvres Azerbaïdjanais sont obligés d'occuper des hauteurs, en essayant d'équilibrer la situation. Constatant qu'ils y consacrent beaucoup de ressources, nous avons dit : très bien, examinons si tout cela est vrai ou non. Le point clé est que, bien sûr, il n'y a pas de contexte géopolitique dans tout cela. Il y a un agenda concret, il y a un problème concret que nous essayons de résoudre", a conclu M. Pashinyan.