EREVAN, 25 MARS, ARMENPRESS: L'Azerbaïdjan veut dépeupler le Haut-Karabakh, a averti le président arménien Vahagn Khatchatourian dans une interview accordée au journal italien La Repubblica.

"Comme il y a trente ans, la survie des Arméniens est à nouveau menacée aujourd'hui", a déclaré le Président arménien. "La guerre n'aurait pas eu lieu si les pogroms de Soumgaït en 1988 et de Bakou en 1990 n'avaient pas été organisés par les autorités azerbaïdjanaises soviétiques. En conséquence, il ne reste plus un seul Arménien à Soumgaït ou à Bakou.  Aujourd'hui, l'Azerbaïdjan poursuit la même politique. L'Azerbaïdjan veut dépeupler le Haut-Karabakh des Arméniens. Son gouvernement annonce que pour lui, le conflit du Haut-Karabakh n'existe plus car il a été résolu par la guerre des 44 jours de 2020, alors que 120 000 de nos compatriotes vivent aujourd'hui dans cette région. Bakou prétend qu'ils doivent vivre sous la législation azerbaïdjanaise ou quitter la région. Ils savent très bien qu'aucun Arménien ne voudra jamais vivre dans un Azerbaïdjan où les droits de l'homme sont violés, où il n'y a pas de valeurs démocratiques et où, en outre, en tant qu'Arméniens, ils seraient constamment menacés. Bien que nous soyons prêts à signer un traité de paix et à reconnaître mutuellement l'intégrité territoriale, l'Azerbaïdjan maintient sa position agressive".

M.Khatchatourian a mentionné le blocus azéri en cours du corridor de Latchine sous des prétextes environnementaux fallacieux, qui a conduit à une crise humanitaire.

Le Président a déclaré que l'Arménie s'engageait pleinement à instaurer une paix durable dans la région et à établir des relations équilibrées et de bon voisinage avec ses voisins.

"Nous voulons avoir des relations de bon voisinage avec nos voisins, c'est pourquoi notre gouvernement s'est engagé sur la voie de la normalisation des relations avec la Turquie. Je suis heureux qu'après tant d'années, nous ayons repris le dialogue avec Ankara. Nous devons nous tourner vers l'avenir et comprendre quel type de région nous voulons laisser à nos enfants. Nous devons rechercher l'équilibre régional et la paix, et non la guerre", a-t-il ajouté.