EREVAN, 24 DÉCEMBRE, ARMENPRESS: Le ministre d'Etat de l'Artsakh Ruben Vardanyan a donné des interviews par vidéoconférence depuis Stepanakert aux magazines français Marianne et La Vie pour présenter la situation en Artsakh suite au blocus de l'Azerbaïdjan.

Dans l'interview accordée au magazine Marianne, le ministre d'État Vardanyan a appelé à faire pression sur l'Azerbaïdjan pour assurer la vie de 120 000 Arméniens sur leur  terre ancestrale. M. Vardanyan a évoqué les provocations azéries qui ont précédé le blocus du corridor de Latchine, la seule route reliant l'Artsakh au monde entier. Le ministre d'État a déclaré que depuis la guerre des 44 jours de 2020, l'Azerbaïdjan a adopté un comportement très agressif dans le but de provoquer l'exode des Arméniens d'Artsakh, ce qui s'est manifesté par des provocations militaires continues, des interruptions régulières de l'approvisionnement en gaz et d'autres incidents. Vardanyan a déclaré que malgré ces provocations, le 30 octobre, les Arméniens d'Artsakh ont exprimé leur détermination à rester dans leur patrie ancestrale lors d'un rassemblement de masse à Stepanakert, ce qui a choqué l'Azerbaïdjan.

Parlant des fausses demandes environnementales de l'Azerbaïdjan, Vardanyan a déclaré que si l'Azerbaïdjan est réellement préoccupé par l'environnement, l'Artsakh est prêt à accepter une commission internationale d'experts en environnement déléguée par les Nations Unies qui effectuerait une surveillance.

En réponse à une question sur les options possibles pour résoudre la situation, le ministre d'État a déclaré que la pression internationale peut fournir un mandat aux soldats de la paix russes et forcer l'ouverture d'un Corridor aérien humanitaire pour l'approvisionnement en nourriture et en médicaments. "Le problème est que nous sommes entourés de tous côtés par l'Azerbaïdjan, qui trouvera toujours un prétexte pour bloquer la route et nous mettre en difficulté. L'aéroport de Stepanakert ne fonctionne pas actuellement en raison des menaces azerbaïdjanaises, mais il est tout à fait prêt à être utilisé. Et nous espérons que la Russie, les États-Unis et la France seront en mesure de parvenir à un accord et d'exercer une pression sur le régime corrompu de l'Azerbaïdjan", a déclaré M. Vardanyan.

Il a ajouté que "le monde doit savoir que le peuple d'Artsakh est très fort et uni, mais il doit sentir qu'il n'est pas seul dans ce combat qui est mené pour l'humanité."

Le magazine La Vie rapporte dans son article que le corridor de Latchine est bloqué depuis le 12 décembre par des militaires azerbaïdjanais se faisant passer pour des militants écologistes, ce qui a provoqué une catastrophe humanitaire sans précédent.

En réponse à une question concernant la réaction de la communauté internationale à la situation, le ministre d'État Ruben Vardanyan a déclaré qu'il y a eu un exemple éclatant de deux poids deux mesures. "Nous sommes attaqués par un régime autocratique, non démocratique, qui ne respecte pas les droits de l'homme dans son pays, qui réduit les médias au silence, et qui est impliqué dans le blanchiment d'argent et la corruption à l'échelle mondiale....Mais ce régime n'a fait l'objet d'aucune sanction, tandis que les médias internationaux et la communauté internationale sont pour la plupart silencieux. Cette indifférence est horrifiante".

À la question de savoir si la paix avec l'Azerbaïdjan est possible, Vardanyan a répondu : "Il y a eu beaucoup de violences et de morts entre nos deux peuples, et depuis de nombreuses années, la haine envers les Arméniens est enseignée dans les écoles azerbaïdjanaises..... Trouver le chemin de la paix sera un processus long et progressif."

Transmettant un message à la France dans l'interview, Vardanyan a déclaré que la France a fait preuve d'une attitude fraternelle envers les Arméniens depuis le génocide. "Je voudrais simplement demander au peuple français - ne permettez pas que la tragédie se produise pour la deuxième fois. Ne vous contentez pas de nous prêter main forte à l'avenir, prévenez ce qui pourrait arriver. Il est toujours préférable d'éviter les catastrophes que d'être obligé d'y faire face."