EREVAN, 8 DÉCEMBRE, ARMENPRESS:  Grâce au programme de Armenian Volunteer Corps, plus de 1100 Arméniens de la diaspora et étrangers sont venus en Arménie de différents pays du monde pour effectuer un travail volontaire. Certains d'entre eux sont tout simplement tombés amoureux de l'Arménie et ont décidé de s'y installer définitivement. D'autres n'ont pas perdu le contact avec l'Arménie même après la fin du programme et reviennent fréquemment pour participer à différents programmes.

Le programme a des racines profondes. Tout a commencé lorsqu'un Américain d'origine arménienne est venu en Arménie pour se porter volontaire dans le cadre du programme Peace Corps du gouvernement américain, et après avoir obtenu son certificat, il a décidé de mettre en place un programme similaire. Ainsi, le programme AVC (Armenian Volunteer Corps) a été fondé en 2000. C’est depuis 2006, sous les auspices de la Fondation H. Hovnanian Family, que AVC offre aux individus hors de la diaspora arménienne âgés de plus de 21 ans et aux Arméniens de la diaspora de 32 ans et plus l'opportunité de venir en Arménie pour faire du volontariat. Parallèlement, Birthright Armenia organise des programmes de volontariat pour les Arméniens de la diaspora âgés de 21 à 32 ans.

AVC propose trois corps volontaires dans son programme : le Corps Junior (pour les 21-32 ans), le Corps Professionnel (32-59 ans) et le Corps Senior (60+).

D'ailleurs, la Directrice exécutive de AVC, Arina Zohrabian, est également l'une des diplômées du programme; elle est venue en Arménie en tant que volontaire en 2002. Et maintenant, en tant que directrice exécutive, elle parle des détails du projet, de ses réussites et de ses attentes. Elle souligne que le volontariat est un moyen de changer des vies. "Le bénévolat ne consiste pas seulement à donner, mais aussi à apprendre et à recevoir beaucoup", déclare la directrice générale, qui leur rappelle leur devise : " Bougeons des montagnes. "

Arina Zohrabian (Directrice exécutive de AVC)

De nombreux programmes de volontariat dans le monde nécessitent de grosses sommes d'argent, mais comme l'AVC opère sous les auspices de la Fondation H. Hovnanian Family, elle ne demande pas de fonds aux volontaires pour un volontariat d'une durée de 1 mois à 1 an. En plus d'organiser des programmes de volontariat, l'organisation fournit également un soutien sur différents sujets, comme des cours d'arménien gratuits, l'organisation de la vie en famille d'accueil, la mise en réseau, des forums afin que les volontaires aient une meilleure compréhension de l'Arménie et s'adaptent rapidement. Arina Zohrabian explique que leur mission est d'aider les volontaires à mieux connaître l'Arménie, à avoir une expérience positive et une activité productive dans le pays.

"Une approche individuelle est fournie aux candidats, les responsables du projet essaient de comprendre leurs connaissances, leurs capacités et leurs intérêts. L'importance est principalement accordée au désir et à la contribution qu'une personne peut apporter à l'Arménie. Les personnes sélectionnées sont celles qui peuvent apporter ne serait-ce qu'un petit changement positif en Arménie. Ensuite, ils prennent en compte les besoins de plus de 1300 organisations partenaires en Arménie, où les participants au projet font du volontariat, et se connectent les uns aux autres", a-t-elle déclaré.

Bénévole Léana Correia Pinto (France)

Les organisations partenaires de AVC représentent différents domaines - affaires, éducation, culture, art et informatique. Les volontaires travaillent également dans des agences gouvernementales, par exemple, le Comité du tourisme, le Bureau du Haut Commissaire pour les affaires de la diaspora, le Ministère de la santé, les écoles et les universités.

"Cette année est la première année où plus de 100 volontaires sont venus en Arménie dans le cadre du projet. A ce jour, 109 volontaires sont arrivés en Arménie, 18 autres continuent leur activité depuis l'année dernière. 41% d'entre eux sont originaires de la diaspora, les autres sont des individus hors de la diaspora", a déclaré la directrice exécutive de AVC.

Dans le cadre du projet, des volontaires de 26 pays ont visité l'Arménie, notamment des Etats-Unis, de la France, de la Russie, de l'Argentine, du Canada, de l'Australie, de l'Angleterre, de l'Allemagne, des Pays-Bas, de l'Inde et de nombreux autres pays. De nombreux volontaires ont préféré rester en Arménie après la fin du projet et d'autres sont revenus plus tard pour s'installer de manière permanente.

Bénévole Peter Van Der Dien (Pays-Bas)

" Lorsque j'ai interviewé un garçon du Brésil, je lui ai demandé pourquoi l'Arménie ? ". Il a répondu qu'au lycée, il avait lu beaucoup de choses sur l'Holocauste, sur différents pays, mais qu'il n'y avait que deux courts paragraphes sur l'Arménie, le génocide arménien, ce qui a suscité son intérêt pour en savoir plus sur l'Arménie. En d'autres termes, le manque de matériel sur le génocide arménien l'a poussé à étudier davantage l'Arménie et à tomber amoureux de ce pays. Après l'achèvement du projet, il a également étudié en Arménie pendant plusieurs mois. Il envisage maintenant de retourner en Arménie pour partager ses compétences professionnelles et peut-être y rester pour toujours ", a déclaré M^me Zohrabian.

Les volontaires de différents pays qui visitent l'Arménie apportent avec eux leur expérience, ainsi qu'une nouvelle approche, des idées créatives et des changements positifs.

Stephen Bridges, des Etats-Unis, est venu en Arménie pour " Bouger des montagnes. " Il est en Arménie depuis déjà 3 mois dans le cadre du programme de Armenian Volunteer Corps. Il fait du bénévolat au Comité du tourisme d'Arménie en tant que rédacteur de contenu. "Mon travail consiste à rédiger du contenu pour les premières cartes d'Arménie publiées par l'État. Plus précisément, nous réalisons des brochures touristiques pour chaque région d'Arménie. En outre, je rédige du contenu pour le nouveau site web du Comité ainsi que pour tous ses médias sociaux", explique Stephen Bridges.

Stephen Bridges (États-Unis)

Stephen participe activement aux projets de service communautaire de AVC, qui, selon lui, sont une excellente occasion d'aider les communautés locales et de nouer des contacts avec d'autres volontaires. "J'ai postulé parce que je voulais faire un stage à l'étranger pendant le dernier semestre de ma maîtrise. Je voulais aussi voir l'Arménie de mes propres yeux, car j'ai grandi parmi les Arméniens et la culture arménienne. La participation à AVC m'a donné une place respectable et utile dans la société arménienne et a donné un but à mon séjour en Arménie", note-t-il.

Stephen dit que Armenian Volunteer Corps lui a fourni un solide réseau social et professionnel. " AVC m'a donné un aperçu de la vie en Arménie du point de vue des locaux et des expatriés, et m'a montré l'impact satisfaisant et substantiel que nous pouvons avoir sur l'Arménie grâce à un service significatif", ajoute-t-il.

Volontaires du Corps Senior

Il considère comme "absolument" possible son séjour permanent en Arménie à l'issue du programme. Stephen ne parle pas beaucoup l'arménien pour l'instant, mais il affirme que le fait d'être immergé dans un environnement professionnel arménien a sans aucun doute renforcé sa connaissance de la langue arménienne. "Je n'ai pas encore commencé à étudier sérieusement  la langue arménienne, mais j'ai appris une poignée de mots et de phrases grâce à mon contact permanent avec la population ", dit-il.

D'ailleurs, Upasna Dutt d'Inde, qui vit en Arménie depuis 2019, connaît mieux l'arménien, et lorsqu'elle rencontre des Arméniens qui ne peuvent pas communiquer en anglais, elle dit : "vochinch yes hayaren hascanum em bayts mikhich khosum em" [C'est bon, je comprends l'arménien, mais je parle peu]. Et la réaction de ces Arméniens aide Upasna Dutt à apprendre de nouveaux mots et à communiquer encore mieux. "En tant qu'Indienne, je ne pense pas que la langue m'aidera beaucoup, mais oui, je peux dire fièrement que je connais Hayaren lorsque je rencontre d'autres Arméniens dans le monde", dit-elle.

Upasna Dutt travaille actuellement au département dentaire du centre de santé américano-arménien, 3 jours par semaine, et les 2 autres jours à l'ONG NKR.

Upasna Dutt (Inde)

"Mon travail consiste principalement à aider les organisations dans le cadre de divers projets tels que la collecte de fonds et la mise en œuvre de nouveaux projets pour leur amélioration. Après avoir mené à bien les projets souhaités, j'ai l'intention d'ajouter un emploi de plus à mon travail volontaire", déclare-t-elle.

Quant à savoir pourquoi elle a décidé de postuler au programme et de faire du volontariat en Arménie, elle explique qu'en tant qu'animatrice de jeunesse active, elle n'a pas eu l'occasion de servir le peuple arménien, en raison de son calendrier universitaire. "Dès que j'ai terminé mon premier programme de maîtrise, j'ai immédiatement postulé pour faire du volontariat avec AVC. Cela me donne "du bonheur à revendre", en d'autres termes, c'est là que je me vois tout au long de mon ambitieuse carrière. Être un un jeune travailleur et aider à apporter des changements à la génération actuelle. Je suis sûre que quelqu'un me demandera ce que cela m'apporte dans le domaine professionnel. Je dirais que le réseautage est ce qui aide une personne à s'élever dans sa carrière et ici, je donne le meilleur de moi-même pour recevoir le meilleur", dit-elle.

Upasna dit qu'elle ne peut pas rester en Arménie de façon permanente, mais déclare : "Je continuerai à revenir vers mon peuple en Arménie et en tant qu'ancienne diplômée de AVC".

Les histoires motivantes des anciens volontaires de AVC sont nombreuses. L'un d'entre eux a obtenu une bourse d'études à l'issue du projet et organise actuellement des formations pour les enseignants de différentes écoles de la province de Gegharkunik. Il existe différentes motivations pour venir en Arménie pour un travail volontaire dans le cadre du projet. Par exemple, une femme de Colombie est venue en Arménie pour faire du volontariat en raison de son grand intérêt pour le pays et des histoires qu'elle a entendues de ses amis Arméniens. Une autre est venue en Arménie parce que sa fille a épousé un Arménien, ce qui l'a incitée à mieux connaître le pays et ses habitants. L'un des participants au programme, un étranger hors de la diaspora, a épousé un Arménien et prépare actuellement des vidéos sur les sites historiques de l'Arménie, qu'il traduit en arabe afin de les diffuser dans le monde entier.

Selon Arina Zohrabian, le bon environnement, les gens, la culture, l'histoire, le sentiment de sécurité et l'hospitalité des Arméniens attirent les volontaires en Arménie. Presque tous les volontaires tombent amoureux de l'Arménie.

La Directrice exécutive de AVC déclare qu'au cours des activités du projet pendant toutes ces années, ils ont réussi à atteindre l'objectif fixé dès le début. Ce projet a permis de diffuser la culture du volontariat, les gens ont commencé à comprendre l'importance du volontariat. Chaque année, le programme devient de plus en plus populaire parmi les Arméniens de la Diaspora ainsi que les étrangers.