Jusqu'à la fin de l'année, l'économie arménienne poursuivra sa croissance au même rythme, à condition que les facteurs externes restent constants, selon Hovhannès Melkoumian

EREVAN, 29 JUILLET, ARMENPRESS: Selon Hovhannès Melkoumian, expert au Centre de recherche « Amberd » de l’Université d’économie d’État d’Arménie, l'économie arménienne maintiendra son rythme de croissance au cours du second semestre 2024, à condition que les facteurs externes ne subissent pas de changements brusques.
 
Dans une entrevue avec un correspondant d'« Armenpress », Melkoumian a analysé les indicateurs macroéconomiques publiés par le Comité national de la statistique, qui décrivent la situation socio-économique actuelle du pays. Il a noté que l'indice d'activité économique en juin a augmenté de 11,2 % par rapport au mois précédent et de 7,1 % par rapport à juin 2023.

-Les statistiques montrent que l'indice d'activité économique a augmenté de 11,2 % en juin par rapport au mois précédent, et de 7,1 % par rapport à juin 2023. Cela indique-t-il un nouveau rythme de croissance pour l'économie arménienne, ou est-ce le résultat d'autres facteurs ?

-Comparativement aux premiers mois de l'année, une certaine décélération de l'économie arménienne a été observée en mai et juin. Cependant, par rapport aux années précédentes, la croissance économique demeure élevée. L'augmentation des indices d'activité économique au cours des périodes mentionnées reflète une certaine dynamisation pendant la période estivale : un pic d'activité touristique a commencé, ce qui explique pourquoi l'activité économique en juin a augmenté par rapport à mai. En revanche, la croissance de 7,1 % enregistrée en juin par rapport à l'année précédente n'est pas particulièrement élevée, surtout en tenant compte des chiffres des huit derniers mois. Les principaux moteurs de l'économie restent le commerce, l'industrie, ainsi que les secteurs de la construction et des services.

-Quel est le facteur qui a causé le ralentissement de la croissance économique en Arménie en mai ?

-En analysant par secteur, il semble que la diminution des indicateurs dans le secteur des services a principalement contribué à ce ralentissement. En revanche, les secteurs du commerce et de l'industrie ont continué de montrer des performances élevées en mai.

-Les taux élevés de commerce extérieur se maintiennent. Y a-t-il eu des changements dans la structure des exportations et des importations ?

-Il n’y a pas eu de changements significatifs. La croissance par rapport à l’année précédente est effectivement assez marquée. Cela est surtout dû aux échanges de métaux et d’or. La part de l’or dans la structure totale des exportations reste élevée. En termes de directions commerciales, les importations en provenance de Russie et les exportations vers ce pays continuent de dominer. Le volume des exportations vers les Émirats Arabes Unis est également assez important.

-Selon vous, ces taux permettront-ils d’atteindre l’objectif de croissance économique de 7 % fixé par le gouvernement pour cette année ?

-Les données semestrielles favorisent cela. Je pense que nous y parviendrons. Bien qu'il y ait eu une légère baisse au cours de l'année, les taux de croissance restent néanmoins maintenus.

-Faut-il s'attendre à une inflation ?

-En juin, par rapport au même mois de l'année précédente, les prix ont augmenté de seulement 0,8 %. Globalement, le marché reste encore dans un environnement de déflation. Je ne pense pas que nous devrions nous attendre à une inflation significative. Il est possible que le taux d'inflation augmente légèrement, mais il restera certainement dans la fourchette cible. Ces derniers mois, les indicateurs d'inflation ont été insignifiants, mais ils se situent en dessous de 1 %. Par conséquent, nous pouvons affirmer qu'une inflation importante n'est pas attendue.

-Autrement dit, des péripéties économiques importantes ne sont-elles pas attendues pour le deuxième semestre ?

-Une telle situation pourrait se produire uniquement si des fluctuations notables se manifestent, surtout dans les secteurs du commerce et de l'industrie, qui sont les principaux moteurs de la croissance économique en 2023. En cas de péripéties, certains ajustements structurels pourraient avoir lieu. Dans le cas contraire, je pense que la croissance se maintiendra à ce rythme. Le rôle des facteurs externes est crucial, car ils impactent non seulement l'économie arménienne mais aussi l'économie mondiale dans son ensemble. Par conséquent, je ne m'attends pas à des chocs économiques majeurs, à moins qu'il n'y ait des changements brusques dans les conditions externes.