EREVAN, 8 AOÛT, ARMENPRESS: Le ministère de la santé du Haut-Karabakh a déclaré mardi que le blocage par l'Azerbaïdjan de la seule route reliant le Haut-Karabakh (Artsakh) et l'Arménie, le corridor de Latchine, depuis le 12 décembre 2022, a entraîné une grave pénurie de médicaments et de nourriture, ainsi qu'un stress constant au sein de la population.

Les conséquences du blocus ont entraîné une augmentation du taux de maladies et de complications.

"Parmi le nombre total de décès survenus au cours des sept mois (janvier-juillet), on a enregistré une augmentation de la mortalité due aux maladies cardiovasculaires de plus de deux fois. Cela inclut une augmentation de 66 % de la mortalité due à l'insuffisance cardiaque aiguë et chronique, une augmentation de 20,8 % de la mortalité due à l'infarctus aigu du myocarde et une augmentation de 8,8 % de la mortalité due à la paralysie cérébrale.

Le taux de mortalité par maladies cardiovasculaires a encore augmenté en juillet, atteignant un niveau préliminaire de 2,6 fois par rapport au mois de juillet de l'année précédente. Le taux de mortalité par insuffisance cardiaque aiguë a été multiplié par 2,5, le taux de mortalité par infarctus du myocarde aigu par 4 et le taux de mortalité par paralysie cérébrale par 3.

En sept mois, le nombre de décès causés par des néoplasmes malins a augmenté de 15,9 %. Parmi les raisons de l'augmentation de la mortalité, des facteurs tels que la pénurie ou l'absence des médicaments nécessaires, les changements dans la qualité de vie, les limitations sévères de l'assistance médicale adéquate et la réduction de la viabilité sont mis en évidence.

Au cours de la même période, les nouveaux cas d'accidents vasculaires cérébraux aigus (AVC) et d'infarctus du myocarde aigus ont augmenté de 26 % et de 9,7 % respectivement.

De janvier à juillet, on a enregistré une augmentation de 24,3 % des nouveaux cas de néoplasmes malins diagnostiqués.

De janvier à juillet, par rapport à la même période de l'année précédente, le niveau d'anémie chez les femmes enceintes sous surveillance médicale a atteint environ 90 %. Cela est dû à une alimentation inadéquate et à l'absence ou à l'insuffisance de médicaments appropriés.

Bien qu'il n'y ait pas eu d'augmentation du nombre total d'avortements au cours du premier semestre, le nombre d'avortements médicalement indiqués a été multiplié par quatre en juillet. Le stress, une mauvaise alimentation et le manque ou l'absence de médicaments aggravent une situation déjà pénible.

En juillet, il y a eu une augmentation des cas d'évanouissement signalés par le Service républicain des situations d'urgence. Par rapport au mois de juillet de l'année précédente, les cas d'évanouissement ont augmenté de 91%. Très souvent, il arrive qu'une personne s'évanouisse, mais qu'elle reprenne conscience avant l'arrivée des secours et que l'incident ne soit pas documenté.

En juillet, le nombre d'appels d'urgence pour des cas d'hypertension artérielle a également été multiplié par 5,6 par rapport à la même période de l'année dernière.

L'augmentation des indicateurs de mortalité et de morbidité mentionnés et d'autres indicateurs est due à de graves problèmes de santé causés par le blocus et le siège complet de l'Artsakh qui s'en est suivi. Il s'agit notamment de la pénurie ou de l'absence de médicaments et de fournitures médicales, de l'alimentation inadéquate de la population, du stress, de la suspension des interventions chirurgicales et des examens prévus, de l'accès restreint aux soins médicaux en Arménie et à l'étranger, etc.

Le ministère de la santé de la République d'Artsakh prévient qu'en cas de poursuite du siège total de l'Artsakh par l'Azerbaïdjan, les indicateurs mentionnés et autres s'aggraveront encore, entraînant la perte de nombreuses vies ou une détérioration de leur état de santé.

Le système de santé fait tout son possible pour atténuer les conséquences des graves problèmes auxquels il est confronté. Cependant, le blocage complet de la circulation des personnes, des véhicules et des marchandises à travers le corridor de Lachin rend tout simplement impossible la fourniture de solutions systémiques et globales en matière de soins de santé", a déclaré le ministère de la santé du Haut-Karabakh dans un communiqué de presse.