EREVAN, 8 DÉCEMBRE, ARMENPRESS: Le Président de la République d'Artsakh Arayik Haroutounian attend de la France plus qu'un soutien moral, a déclaré le Président Haroutounian dans une interview à "France 24".

Tout d'abord, je voudrais aborder les questions humanitaires. À cet égard, notre principale tâche consiste à créer les conditions de vie et de travail nécessaires pour 40 000 habitants déplacés de l'Artsakh. Malheureusement, à cause de l'Azerbaïdjan, nous avons de nombreux défis à relever, nous sommes confrontés à de nombreux problèmes, l'Azerbaïdjan tente par tous les moyens de nous mettre des bâtons dans les roues avec ses actions provocatrices, ses tirs constants contre la population civile, et récemment nous avons eu quelques problèmes de circulation dans le corridor de Lachin, qui est d'ailleurs notre seule connexion avec le monde extérieur", dit Arayik Haroutounian.

Il souligne qu'il est reconnaissant à la France pour les 4 résolutions pro-arméniennes adoptées depuis 2020 et condamnant l'Azerbaïdjan, puis ajoute que l'Artsakh "attend plus qu'un soutien moral".

"De ce point de vue, c'est ma première visite en Europe, j'ai décidé de commencer par la France, car le champ politique et le public français sont très actifs et unis sur la question de l'Artsakh. Nous espérons que la France ne se limitera pas à cela, et que ce soutien sera exemplaire pour les autres Etats. Ils seront également impliqués dans le règlement effectif de notre problème, pour lequel la France ouvre la voie", dit-il.

Haroutounian souligne que le peuple arménien est confronté au danger d'un nouveau génocide, car "laisser l'Artsakh seul signifie laisser la population de l'Artsakh à la destruction physique."

Haroutounian a répondu à la question du journaliste de savoir si l'Arménie sera en danger si l'Artsakh n'existera pas. "Sans aucun doute, l'Azerbaïdjan et la Turquie ne cachent pas leurs plans concernant Syunik et revendiquent l'ensemble du territoire de l'Arménie sous le prétexte du corridor de Zangezur. Nous nous rendons compte qu'aujourd'hui il ne s'agit pas seulement de l'Artsakh, mais que toute la République d'Arménie est en danger, tout le peuple arménien, et les développements de septembre, lorsque les troupes azerbaïdjanaises ont envahi le territoire de la République d'Arménie, en sont une preuve évidente."

Haroutounian déclare que l'Artsakh ne peut avoir d'autre avenir que d'être arménien.

"Nous sommes prêts à établir un voisinage avec l'Azerbaïdjan, à avoir des relations normales, mais la question du statut indépendant ne peut faire l'objet de négociations ou de discussions", dit-il.

À la question du journaliste qui précise si l'option de fusionner avec l'Arménie n'est pas discutée, le président de l'Artsakh dit que le rêve de chaque citoyen de l'Artsakh est l'unification des deux États arméniens, mais ils comprennent que du point de vue du droit international, ce n'est toujours pas réaliste.

"Nous ne sommes pas en faveur de la guerre, nous sommes en faveur de la paix, nous voulons juste que nos droits soient reconnus et, enfin, que la paix soit établie dans notre région", a-t-il souligné.