L'UE est solidaire avec l'Arménie, fondée sur des valeurs civilisationnelles communes: un député européen
8 minutes de lecture

Nicolas Bay, député européen français, estime que les ambitions de la Turquie et de l'Azerbaïdjan envers l'Arménie n'ont pas changé depuis le génocide arménien de 1915, et qu'aujourd'hui encore, plus d'un siècle plus tard, l'Arménie fait face à des menaces et des défis similaires. Dans une interview avec l'agence "Armenpress", Nicolas Bay a abordé les relations entre l'UE et l'Arménie ainsi que les événements dans la région du Caucase du Sud.
"En tant que Français et Européen, je peux affirmer que nous, ainsi que l'Union européenne, sommes solidaires de l'Arménie, et cette solidarité repose sur la civilisation commune que nous partageons. L'Arménie est le premier pays chrétien, ce qui crée un lien entre les peuples arménien et européen. D'un autre côté, en raison de sa position géopolitique, l'Arménie est constamment attaquée par ses voisins, l'Azerbaïdjan et la Turquie, qui souhaitent recréer le grand Empire ottoman. En tant que Français et Européens, nous devons soutenir les Arméniens et ne jamais les laisser seuls", a déclaré Nicolas Bay.
Le député européen a ajouté qu'encore aujourd'hui, après 105 ans, nous sommes témoins des mêmes problèmes et manifestations d'agression. "L'occupation totale de l'Artsakh par l'Azerbaïdjan et l'expulsion des Arméniens en sont la preuve. L'Artsakh a été un territoire arménien pendant des siècles, et maintenant les églises et les lieux saints y sont transformés en mosquées, ce qui est une destruction de l'identité arménienne. Il existe des structures européennes et certains pays qui, en raison de leurs intérêts économiques et politiques, ignorent ces questions, mais nous montrons vraiment notre solidarité et notre soutien aux Arméniens en présentant la réalité et en soulevant des questions qui préoccupent le peuple arménien", a déclaré notre interlocuteur.
Selon lui, le fait que l'Azerbaïdjan ne libère pas les prisonniers arméniens est une nouvelle manifestation d'agression contre l'Arménie. Le député a rappelé qu'il n'y a pas de conflit territorial entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan, mais des différends frontaliers, et que la réalité historique est que le peuple de l'Artsakh doit pouvoir vivre en sécurité sur son territoire, a-t-il souligné.
En parlant de la normalisation des relations entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan et du fait que les parties se sont mises d'accord sur le texte d'un traité de paix, Nicolas Bay a noté qu'il y a, du côté arménien et du peuple arménien, un désir tout à fait légitime de paix, et que la sécurité des Arméniens doit être une condition préalable importante. "Bien sûr, il est clair que le gouvernement arménien tente de mettre en œuvre un accord de paix, en évitant les questions litigieuses, mais l'Azerbaïdjan présente de nouvelles exigences, entrave le processus et revendique même l'intégrité territoriale de l'Arménie. Il est évident qu'en posant de nouvelles conditions préalables, l'Azerbaïdjan ne souhaite fondamentalement pas signer un accord de paix et perturbe ainsi le processus de règlement. Un accord de paix est, bien sûr, souhaitable, mais il doit reposer sur deux composantes importantes et inviolables : l'intégrité territoriale de l'Arménie et la sécurité du peuple arménien", a souligné le député européen.
Nicolas Bay a poursuivi en disant que l'Arménie a toujours voulu la paix et qu'elle peut compter, à cet égard, sur le soutien inconditionnel de la communauté internationale et des organisations internationales. Selon lui, la France et les pays européens attachés à la préservation des valeurs chrétiennes sont solidaires de l'Arménie.
En parlant des relations entre l'Arménie et l'UE, notre interlocuteur a souligné que les Européens, en particulier les Français, en tenant compte des valeurs civilisationnelles et chrétiennes, souhaitent que l'Arménie soit toujours respectée et protégée afin que les liens politiques, économiques, financiers et commerciaux avec l'Arménie se renforcent dans les années à venir. "Je pense que la libéralisation du régime des visas peut contribuer à des liens plus étroits entre les peuples européens et arméniens, et comme nous avons une base civilisationnelle commune, nous plaidons pour la libéralisation du régime des visas tout en créant des conditions de sécurité. Mais tout cela doit être démontré non seulement par des mots, mais aussi par des actes. La promotion de la libre circulation entre les peuples européens et arméniens doit sans aucun doute devenir un composant important du renforcement de ces liens, d'autant plus que la libéralisation du régime des visas est un processus tout à fait légitime. Nous avons une bonne expérience avec la communauté arménienne en France. Les Arméniens sont nos compatriotes, ont la nationalité française, sont travailleurs et ont apporté de grandes valeurs culturelles à notre pays", a conclu le député européen français.