Toivo Klaar ignore le contexte général des événements: Ministère des Affaires étrangères de l'Artsakh

EREVAN, 11 MARS, ARMENPRESS: L'interview accordée par Toivo Klaar, représentant spécial de l'UE pour le Caucase et la crise en Géorgie, aux médias azerbaïdjanais le 8 mars concernant la situation du blocus du corridor de Latchine soulève de sérieuses questions en termes de respect du statut de médiateur neutre, a déclaré le MAE de l'Artsakh dans son commentaire sur la déclaration de Klaar.

Le MAE de l'Artsakh a pris note de la déclaration de Toivo Klaar, représentant de l'Union européenne pour le Caucase du Sud et la crise en Géorgie, faite dans les réseaux sociaux le 9 mars 2023.

"Cependant, les déclarations qu'il a faites plus tôt, le 8 mars, lors d'une interview avec des médias azerbaïdjanais sur la situation du blocus du corridor de Latchine soulèvent de sérieuses questions quant à leur conformité avec le statut de médiateur neutre revendiqué par le représentant spécial de l'Union européenne.

En parlant de la prétendue légitimité des approches de l'Azerbaïdjan concernant le corridor de Latchine, le représentant spécial de l'UE ignore manifestement le contexte général des événements qui se déroulent. Le contexte des événements est que depuis près de trois mois, l'Azerbaïdjan bloque illégalement le corridor de Latchine, violant ainsi non seulement ses engagements en vertu de la déclaration trilatérale du 9 novembre 2020, mais aussi les droits fondamentaux du peuple de l'Artsakh. Sous le prétexte de la prétendue nécessité de contrôler le corridor de Lachin, les forces armées azerbaïdjanaises ont mené un acte terroriste le 5 mars, tuant trois personnes et blessant un officier de la police de la République d'Artsakh", a déclaré le ministère.

Le ministère a également souligné que tous les arguments de l'Azerbaïdjan concernant le blocage du corridor de Latchine, y compris la thèse de l'utilisation présumée du corridor à des fins militaires, ont été rejetés après une étude détaillée par la Cour internationale de justice, qui a statué sans condition sur le rétablissement de la libre circulation des personnes, des véhicules et des marchandises dans les deux sens à travers le corridor de Latchine. La décision de la Cour internationale de justice des Nations unies est juridiquement contraignante, comme l'ont également déclaré de hauts fonctionnaires de l'UE.

"Dans ce contexte, les déclarations en faveur des revendications illégales de Bakou sont perçues par l'Azerbaïdjan comme une carte blanche pour une politique criminelle de nettoyage ethnique de l'Artsakh, qui repose sur le déni des droits inaliénables de son peuple à la vie, à l'autodétermination, à la liberté et au développement pacifique. L'Azerbaïdjan s'efforce de créer des conditions telles que rien n'empêchera Bakou de prendre par la force le contrôle de l'ensemble du territoire de l'Artsakh et de mener à bien ses programmes criminels.

Si le représentant spécial de l'UE est réellement préoccupé par les actions qui font monter la tension dans la région, on lui conseille vivement de prêter attention aux provocations militaires de l'Azerbaïdjan, à ses déclarations agressives et militaristes, ainsi qu'au déploiement de nouvelles unités militaires et d'autres infrastructures militaires sur les territoires occupés de l'Artsakh", a souligné le ministère.

S'adressant aux médias azerbaïdjanais, M. Claar a déclaré que l'UE n'avait jamais eu l'intention d'entrer en compétition dans le processus de paix entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan. "Il n'a jamais été question pour nous d'opposer le processus de Bruxelles à un autre processus.

M.Klaar a écrit sur Twitter le 9 mars qu'il était profondément préoccupé par la récente série d'affrontements mortels et les nouveaux rapports de fusillades. "Rien ne justifie la violence, tous les problèmes devraient être résolus par la négociation. La région a suffisamment souffert des affrontements. Il est temps d'œuvrer ensemble pour une paix durable et juste", a-t-il déclaré.