EREVAN, 25 OCTOBRE, ARMENPRESS: La réalisationdu film “Dernier round à Istanbul”, un nouveau drame du cinéaste franco-arménien Serge Avédikian, débutera au printemps 2023.
Le film se déroule en 1946 et raconte l'histoire d'amour d'un boxeur irlandais ayant survécu à l’horreur du Ghetto de Lodz durant la guerre. Il rejoint à Addis Abeba une organisation britannique chargée d’interpeller les criminels Nazis. Avec l’aide de compagnons arméniens, il va démasquer le dangereux Keller lors d’un match de boxe clandestin. La traque du fugitif mènera nos héros jusqu’à Istanbul.
"Avec ce film, je veux dire pourquoi nous sommes devenus des émigrants, pourquoi nous avons été forcés de construire notre avenir sur la perte. Je veux dire à la nouvelle génération que nous sommes forcés de le faire et que nous continuons à subir de nouvelles pertes. Je veux vraiment que nous soyons tous mentalement plus stables et plus forts, car il n'est plus possible de construire sur la perte. C'est une question de mentalité, nous devons essayer de développer la culture et notre langue", a déclaré le cinéaste à ARMENPRESS.
Avédikian dit que les gens devraient relire le livre “ Les mémoires d'un voleur de croix” (Խաչագողի հիշատակարանը) de Raffi et d'autres œuvres du célèbre écrivain et "se rappeler d'où nous venons". "Je ne veux pas me comparer à Raffi", a-t-il déclaré, ajoutant que le livre de Raffi a été traduit en français et qu'il est populaire en France.
"Raffi a fait un excellent travail avec le roman. Je n'atteindrai pas Raffi, mais je ferai entendre ma voix à travers mes films", déclare Avédikian.
Avédikian est à la fois le réalisateur et le scénariste du film, et il apparaîtra dans un court rôle en tant qu'Arménien.
En 2021, Avédikian s'est rendu en Arménie pour la première de son documentaire “RetourneràSölöz ”, qui raconte l'histoire d'Avédikian visitant le village de son grand-père en Turquie.
Il a également été projeté dans d'autres pays.
Des historiens et des journalistes faisaient partie du public lors des projections à Paris. À travers ce film, le réalisateur montre comment le temps joue un rôle dans la destruction de la culture et de la foi.
"Ce n'est pas simplement un film. C'est un film à travers lequel on peut parler de différents sujets. On posait des questions. Les gens qui ne connaissaient pas l'histoire étaient choqués de voir comment cette histoire a laissé de telles traces, comment elle a donné naissance à des dictateurs qui effacent et détruisent", a-t-il déclaré, soulignant que la culture n'a pas de frontières.
Angela Hambardzumyan
Photos de Tatev Douryan