Le Parti socialiste de Bulgarie appelle à garantir la justice pour les victimes du génocide arménien

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« La communauté internationale n’a pas su empêcher le génocide des Arméniens, en grande partie à cause de l’absence de mécanismes de prévention et de la crise de l’ordre international de l’époque », a déclaré Desislav Taskov, député du Parlement de la République de Bulgarie, dans une déclaration prononcée au nom du Parti socialiste de Bulgarie à l’occasion du 110ᵉ anniversaire du génocide des Arméniens.

Voici le texte de la déclaration, tel que publié par l’ambassade d’Arménie en Bulgarie :

" Le 24 avril, nous commémorons l’anniversaire de la répression massive des Arméniens menée par l’Empire ottoman contre un million et demi de victimes innocentes.

Il y a 110 ans, le 24 avril 1915, les arrestations massives commencent dans la soirée. Pendant un mois, des centaines d’Arméniens — journalistes, écrivains, poètes et parlementaires — sont déportés et assassinés sur la route menant à Ankara. Les autorités ottomanes lancent alors une déportation de masse de la population arménienne, suivie d’une campagne d’exécutions systématiques. Une grande partie d’entre eux est exterminée lors de véritables marches de la mort. Les rares survivants qui parviennent jusqu’aux camps de concentration dans le désert syrien y meurent de faim et de soif.

Au final, plus d’un million et demi de personnes, y compris des femmes et des enfants, ont disparu des terres qu’ils habitaient depuis plus de deux mille ans.

Nous avons l’obligation de nous souvenir des leçons amères de l’Histoire ; c’est notre devoir de condamner les auteurs de ces crimes et de garantir justice aux victimes ! Avec le recul, il ne fait aucun doute que la communauté internationale a échoué à empêcher la violence contre le peuple arménien, en grande partie à cause du manque de mécanismes préventifs et de la crise de l’ordre international de l’époque.

Aujourd’hui, 110 ans plus tard, tant la communauté internationale que la République de Bulgarie ont le devoir de reconnaître et de répondre à chaque crime contre l’humanité. Nous ne pouvons pas dissimuler des crimes impunis derrière un masque d’indifférence, surtout lorsqu’il s’agit des droits humains fondamentaux, car cela conduit inévitablement à leur répétition.

Plus d’un siècle s’est écoulé depuis le génocide, mais nous ne pouvons — et ne devons — oublier de telles tragédies. Reléguer dans l’oubli les pages sombres de l’Histoire conduit à leur répétition. La mémoire est l’antidote à la barbarie et aux atrocités contre l’humanité ; se souvenir est un devoir.

C’est pourquoi, chaque année, lors de la Journée de commémoration des victimes du génocide arménien, nous nourrissons l’espoir que des souffrances du passé naîtra un avenir de paix et de compréhension mutuelle entre les peuples et les nations.

Nous suivons de près le dialogue entre l’Arménie et la Turquie et espérons que les négociations aboutiront à l’ouverture de la dernière frontière fermée d’Europe, permettant ainsi aux deux nations voisines de vivre dans une région pacifique et prospère.

En cette Journée internationale de commémoration des victimes du génocide arménien, nous exprimons notre solidarité avec tous les Arméniens vivant en Bulgarie, en particulier avec toutes les unions et organisations arméniennes du pays.

Nous, les Bulgares, sommes fiers d’avoir pu accueillir les survivants sur notre terre hospitalière, de leur avoir offert la possibilité de vivre et de créer. Ce sont les descendants de ces personnes qui, aujourd’hui, forment le noyau de la communauté bulgaro-arménienne florissante et bien intégrée, qui apporte une contribution précieuse au développement et à la prospérité de notre pays.բNous nous souvenons et nous exigeons !"

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