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Les raisons possibles pour lesquelles Aliyev évite de rencontrer Pachinian : le point de vue de l'analyste

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Les raisons possibles pour lesquelles Aliyev évite de rencontrer Pachinian : le point de vue de l'analyste

EREVAN, 26 JUILLET, ARMENPRESS: L'analyste Armen Petrossian a détaillé les raisons pour lesquelles le président azerbaïdjanais Ilham Aliyev adopte une attitude non constructive et évite les rencontres avec le Premier ministre arménien Nikol Pachinian.

Dans une interview accordée à « Armenpress », Petrossian a souligné trois aspects à prendre en compte pour comprendre le comportement du président azerbaïdjanais :
« Premièrement, les autorités azerbaïdjanaises veulent éviter toute médiation, préférant des négociations directes avec l'Arménie. Elles excluent principalement les médiations des plateformes occidentales, car le côté azerbaïdjanais a des projets clairs dans le cadre de sa politique maximaliste, et le rôle des médiateurs occidentaux constituerait un obstacle important. Par ailleurs, des engagements avaient été pris au niveau présidentiel sur les plateformes occidentales que l'Azerbaïdjan n'a pas respectés », a précisé Petrossian.

L'analyste a évoqué, à titre d'exemple, le refus d'Ilham Aliyev de participer à une rencontre avec Nikol Pachinian à Grenade en 2023 ainsi que le non-respect des accords antérieurs concernant le déblocage des corridors régionaux.

« Les deux parties  avaient pris l'engagement de mettre en œuvre le déblocage sur la base de quatre principes connus et de réciprocité. Dans ce cadre, le côté azerbaïdjanais est revenu, au cours de la seconde moitié de 2023 et du premier semestre 2024, à la rhétorique du soi-disant « corridor de Zangezur » et a commencé à promouvoir le déblocage sous le prétexte de passage sans entrave. »

Le côté azerbaïdjanais avait également des engagements envers les Arméniens du Haut-Karabagh qu'il n'a pas respectés. C'est principalement pour cette raison que l'Azerbaïdjan évite les négociations en présence de médiateurs. Aliyev a déjà acquis une réputation de négociateur non fiable, et de nouveaux développements similaires pourraient encore renforcer cette perception négative à son égard.

Selon Petrossian, le deuxième facteur est le désir de l'Azerbaïdjan de mener des négociations bilatérales directes avec l'Arménie, où il voit plus de possibilités d'obtenir davantage de concessions de la part de l'Arménie, ce qu'il ne pourrait pas réaliser dans un format médiatisé avec la présence de médiateurs.

Le troisième facteur est que, pour l'instant, l'Azerbaïdjan n'est pas disposé à signer un traité de paix. Dans la situation actuelle, les autorités azerbaïdjanaises constatent que l'Arménie a encore des possibilités de manœuvre et que toutes les exigences azerbaïdjanaises ne sont pas encore satisfaites.

«C'est pourquoi le gouvernement de Bakou retarde la signature du traité de paix en créant des obstacles artificiels. Par exemple, il soulève des exigences telles que la modification de la Constitution arménienne et la dissolution du format du Groupe de Minsk de l'OSCE avec le côté arménien. Ce sont des questions qui, bien qu'elles soient secondaires dans les relations bilatérales, nécessitent une longue période pour être résolues. Bakou place ces questions au premier plan parce qu'il ne veut pas avancer vers la signature du traité de paix,» a expliqué Petrossian.

Selon lui, l'Azerbaïdjan vise à mener les processus de déblocage, de délimitation et de démarcation uniquement en fonction de ses propres intérêts, sans base juridique ou cartes fixées. En outre, pour l'Azerbaïdjan, une question connexe est l'exclusion du retour des Arméniens de Karabagh, alors qu'ils promeuvent la notion de « l'Arménie occidentale » comme contrepartie.

Réagissant à l'opinion selon laquelle, d'une part, Aliyev évite les rencontres avec Pashinyan, tandis que d'autre part, divers hauts responsables azéris affirment que la signature d'un traité de paix est possible dans un délai rapproché, Petrossian a souligné que cela relève du discours diplomatique, ce qui est un phénomène habituel dans ce type de contexte.

« Les Azerbaïdjanais souhaitent montrer qu'ils sont très ouverts à la ratification du traité, qu'ils ne voient aucun obstacle et que les autres questions sont facilement résolues. Cependant, il s'agit d'une stratégie claire visant à créer une image favorable de leur politique auprès de la communauté internationale. En réalité, cela vise à dissimuler leurs aspirations maximalistes et à détourner l'attention de la continuité des demandes incessantes faites à l'Arménie. L'Azerbaïdjan poursuit cette approche de manière cohérente tant sur le plan politique que sur le plan de la propagande », a conclu l'analyste.

AREMNPRESS

Arménie, Erevan, 0002, Martiros Saryan 22

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