Politologue: la coopération étroite entre l'Arménie et l'Union européenne n'est pas dirigée contre l'Iran ou autre pays

EREVAN, 5 AVRIL, ARMENPRESS: Le politologue Hayk Sukiassian a parlé à Armenpress du développement des relations entre l'Arménie et l'Union européenne, affirmant que l'Union considère l'Arménie comme un État civilisé et culturellement proche.

"L'évolution de l'Arménie vers l'Union européenne, en général vers l'Occident et les formats occidentaux, n'a pas commencé à la suite d'une décision consciente de notre pays, mais en raison de la situation plus difficile de l'Arménie. Notre pays a maintenant soumis une demande d'approfondissement des relations avec l'Union européenne et, à la suite du discours du Premier ministre arménien Nikol Pachinian, cette demande a été évaluée puis proposée. Tout d'abord, l'Union européenne nous a fourni des observateurs, dont les activités ont au moins assuré la sécurité de notre pays, et notre frontière est désormais entourée d'une barrière démocratique. En ce sens, la coopération politique a également une composante sécuritaire. Les observateurs de l'Union européenne surveillent également la vie démocratique et l'économie de l'Arménie et envoient des rapports pertinents à Bruxelles. La partie européenne a évalué notre processus démocratique et nos aspirations à rejoindre le monde civilisé, c'est pourquoi elle a fait des propositions pour une coopération plus poussée", a déclaré M. Sukiassian.

Selon le politologue, la France, qui est peut-être l'un des acteurs les plus importants de l'Union européenne, a proposé de fournir des armes à l'Arménie. Cette offre ne doit pas être considérée séparément de l'UE. Cette structure peut également nous fournir des armes, bien que dans le contexte de la sécurité, la mission de surveillance travaille déjà à nos frontières. Selon Sukiasyan, si l'Arménie se rapproche sincèrement de l'UE, elle recevra également des outils supplémentaires, c'est-à-dire qu'elle apportera non seulement des armes occidentales, mais aussi une culture militaire occidentale. Il existe des opportunités nécessaires et suffisantes pour cela.

"L'objectif de notre État devrait être l'adoption d'une orientation stratégique vers l'UE. Bien sûr, il n'est pas réaliste de rejoindre une telle structure à ce moment précis, mais cette voie devrait être une priorité pour l'Arménie. La coopération étroite entre l'Arménie et l'Union européenne n'est pas dirigée contre l'Iran ou tout autre pays tiers, bien qu'une propagande mensongère et des thèses infondées soient diffusées à ce sujet. La coopération avec l'Union européenne est avant tout nécessaire pour l'Arménie, elle est importante pour le développement du potentiel interne de notre pays, d'autant plus que le gouvernement arménien a annoncé qu'il était sur le point d'ouvrir une ère de paix. C'est un message à tous les Etats que nous ne nous comportons pas de manière agressive. La coopération entre l'Arménie et l'Union européenne est également dans l'intérêt de l'Iran, tant sur le plan économique que politique, et l'Iran devrait donc s'intéresser à cette coopération. Il est clair que l'Iran est préoccupé par la présence militaire d'autres pays dans notre région, mais cette coopération n'est pas dirigée contre notre pays voisin", a déclaré le politologue.

Selon M. Sukiasian, notre État devrait également orienter son économie vers les marchés européens, en y apportant la culture économique européenne. Malheureusement, nombre de nos entrepreneurs continuent de fabriquer des produits qui ne sont pas compétitifs. L'État ne doit donc pas laisser cette question à lui-même, sinon nous ne serons pas en mesure de communiquer avec les relations économiques occidentales civilisées. En ce sens, l'État doit non seulement gérer ses entrepreneurs, mais aussi, si nécessaire, selon la conviction du politologue, exiger d'eux.

"L'Union européenne abordera notre vie économique avec compréhension et les partenaires occidentaux n'imposeront pas de règles strictes dans les domaines qui ont un potentiel de développement en Arménie. Mais cela ne signifie pas que nous devrions nous laisser guider uniquement par cette mentalité et ne rien faire. Nous devons préciser ce que nous produisons et ce que l'économie arménienne peut offrir aux marchés européens. L'État devrait adopter des orientations concrètes pour le développement de l'économie, par exemple en encourageant le secteur de la haute technologie et le commerce direct, en exigeant des entrepreneurs qu'ils fabriquent des produits qui répondent au moins aux normes européennes minimales", a-t-il déclaré.

Selon M. Sukiassian, le processus de libéralisation des visas avec les pays de l'UE se déroulera par étapes et pas si rapidement.

"On craint que si ce processus est mis en œuvre maintenant, il y aura une émigration massive de l'Arménie. Mais la réalité est que notre peuple ne quittera pas son pays. Il est clair que la libéralisation des visas est dans l'intérêt de nos citoyens, mais l'intérêt de l'État doit également être pris en compte. La mise en œuvre de ce processus est-elle dans l'intérêt de l'Arménie à ce stade ? Cette question doit faire l'objet d'un débat approfondi, mais il ne fait aucun doute que nous devrions parvenir à la libéralisation des visas et cela sera certain à l'avenir, nous devons simplement en discuter en détail afin que les tendances positives ne se mélangent pas aux phénomènes négatifs dans ce processus", a conclu le politologue.