EREVAN, 4 AVRIL, ARMENPRESS: L’ancien président Levon Ter-Petrosian a condamné mardi le président du parlement Alen Simonian dans des termes inhabituellement forts pour avoir prétendument craché sur un chahuteur de l’opposition et a déclaré qu’il devait être évincé.
Un membre canado-arménien du parti d’opposition Dashnaktsutyun a affirmé que M.Simonian avait ordonné à ses gardes du corps de le maîtriser, puis lui avait craché au visage après qu’il l’eut traité de «traître» dans une rue du centre d’Erevan dimanche. M.Simonian n’a pas nié avoir craché sur le militant, Garen Megerdichian. Il s’est dit gravement insulté et a réagi en conséquence.
Les dirigeants des principaux groupes d’opposition arméniens ont condamné les actes de M.Simonian, les qualifiant de «hooligans» et justifiant des poursuites pénales.
Ter-Petrosian a joint sa voix à la condamnation dans un article publié sur ilur.am. Il a dénoncé «l’acte impardonnable du tristement célèbre Alen Simonian», qu’il a qualifié de «honte nationale».
«Quant au mot»traître«, il ne s’agit pas d’une malédiction domestique ou d’une insulte personnelle, mais d’une appréciation purement politique à laquelle il convient d’opposer une réponse correcte et raisonnable, plutôt qu’un discours vulgaire ou de la salive... Il n’y a jamais eu dans le monde un dirigeant d’un État plus ou moins démocratique qui n’ait pas été qualifié de traître par ses adversaires politiques», a-t-il écrit.
«Je n’exagère pas du tout: son action est le plus grand dommage causé à la réputation de notre État, qui ne peut être éliminé que par sa destitution», a poursuivi M.Ter-Petrosian. «C’est le seul moyen de restaurer l’honneur de notre peuple aux yeux de la communauté internationale».
Il a ajouté que le parti du Premier ministre Nikol Pachinian, qui contrôle l’Assemblée nationale, devrait prendre l’initiative de l’éviction de M.Simonian «afin de ne pas ruiner définitivement sa position auprès du peuple».
Les députés représentant le parti ont défendu lundi le président du Parlement et ont accusé le militant de l’opposition d’être à l’origine de l’incident de dimanche.