EREVAN, 21 JUIN, ARMENPRESS:  Les Etats-Unis ont dit mercredi vouloir reprendre les discussions sur le nucléaire avec la Corée du Nord tout en imposant de nouvelles sanctions contre le régime le même jour.

Mercredi matin, le représentant spécial américain pour la Corée du Nord, Stephen Biegun, a déclaré dans un discours public que «la porte est grande ouverte» aux négociations sans conditions préalables.

«Nous souhaitons, dans un avenir pas trop lointain, prendre part à nouveau à ce processus de manière réelle», a-t-il déclaré lors d'un événement organisé par le think tank américain Atlantic Council, en notant l'absence de discussions de niveau opérationnel depuis le sommet sans accord entre le président américain Donald Trump et le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un en février dernier.

L'après-midi, le département du Trésor américain a dévoilé de nouvelles sanctions contre la Corée du Nord, qui visent cette fois-ci une institution financière russe, accusée d'avoir fourni des services à Pyongyang pour soutenir le programme d'armes nucléaires du régime. Il a averti que ceux qui «tentent de contourner nos autorités» pour donner au Nord un accès au marché financier international «s'exposent à des risques de sanctions significatives».

Ce nouveau développement est intervenu dans un contexte d'espoir de voir à nouveau une reprise des négociations, comme Trump a décrit la semaine dernière une lettre de Kim comme étant «belle». Il précède également le séjour du président chinois Xi Jinping en Corée du Nord jeudi et vendredi. Il est certain que les Etats-Unis surveilleront de près les éventuels impacts sur les discussions nucléaires et les négociations commerciales en cours entre Washington et Pékin.

Les Etats-Unis insistent sur le maintien d'une approche à deux voies, à savoir le dialogue et les sanctions, mais il est rare que les deux messages soient envoyés le même jour.

«Nous voulons être très prudents dans les messages que nous envoyons», a dit Biegun avant que les sanctions n'aient été annoncées. «Vous venez de demander si nous fixons des conditions. Nous ne le faisons pas.»

Biegun a noté encore que les négociateurs nord-coréens devaient se préparer à discuter des questions liées à la dénucléarisation lors des réunions de niveau opérationnel avec les Etats-Unis. «C'est définitivement le chemin du succès», a-t-il indiqué.

Le sommet Kim-Trump en février dernier au Vietnam s'est terminé abruptement sans accord en raison de divergences d'opinions sur l'étendue de la dénucléarisation de Pyongyang et la levée des sanctions par Washington.

Biegun a dit que les négociateurs nord-coréens n'étaient pas autorisés à discuter de la dénucléarisation dans les discussions préparatoires et ne pouvaient qu'aborder les autres questions sur l'amélioration des liens bilatéraux, sur lesquelles ils étaient déjà d'accord lors du premier sommet à Singapour en juin 2018.

«Les deux parties comprennent la nécessité d'une approche flexible», a noté Biegun.

Certains attendent qu'un nouvel élan soit créé suite à la série de rencontres, impliquant le président sud-coréen Moon Jae-in, Xi et Trump, lors du sommet du G20 la semaine prochaine au Japon. Trump viendra ensuite à Séoul pour discuter avec Moon.

A côté de Biegun, Lee Do-hoon, représentant spécial sud-coréen pour la paix sur la péninsule coréenne et les affaires de sécurité, a appelé le Nord à tenir un sommet avec Moon avant la venue de Trump en Corée.

Moon et Kim ont tenu trois sommets depuis l'année dernière mais les plans pour une quatrième rencontre n'ont pas été encore concrétisés, comme les négociations entre Washington et Pyongyang sont dans l'impasse.

«J'appelle la Corée du Nord à répondre à l'invitation du président Moon Jae-in pour tenir un sommet intercoréen, si c'est possible, avant que le président Trump ne vienne en Corée du Sud la semaine prochaine», a dit Lee. Il a demandé au Nord de «saisir l'opportunité quand elle se présente», en citant l'engagement de Trump de donner des aides économiques en échange de la dénucléarisation.

Il a aussi noté que le gouvernement sud-coréen continuerait à appliquer les sanctions contre le Nord jusqu'à ce qu'une dénucléarisation complète soit réalisée, même si les sanctions ne sont pas une «solution magique». «Elles sont juste un outil pour apporter des solutions via les négociations», a-t-il ajouté.

Les dernières sanctions imposées par les Etats-Unis contre la Corée du Nord avaient été annoncées en mars dernier, quand le département du Trésor américain a visé deux entreprises de transport chinois en les accusant d'avoir aidé à détourner des sanctions contre le Nord.

Trump avait provoqué une confusion le lendemain en écrivant sur Twitter avoir ordonné la levée de sanctions additionnelles mais ces mesures sont en suspens jusqu'à présent.

En mai, la Corée du Nord a tiré plusieurs missiles à courte portée et projectiles vers la mer de l'Est, un signe de frustration quant aux discussions nucléaires en suspens.

Les Etats-Unis ont annoncé ensuite avoir saisi pour la première fois le cargo nord-coréen Wise Honest, soupçonné d'avoir transporté du charbon et des machines en violation des sanctions contre le régime.

Source: Yonhap