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La Turquie menace à nouveau la Grèce: Erdogan veut laisser les Byzantins modernes "dans l'histoire"


La Turquie menace à nouveau la Grèce: Erdogan veut laisser les Byzantins modernes "dans 
l'histoire"

EREVAN, 2 JUIN, REPUBLIQUE D'ARMENIE / ARMENPRESS. Les tensions entre la Grèce et la Turquie ont récemment connu une nouvelle escalade. Le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlüt Çavuşoğlu, a accordé hier une interview plutôt provocante à l'agence de presse Anadolu, montrant des cartes sur lesquelles figurent les noms de 14 îles grecques de l'est de la mer Égée, dont Ankara veut contester la souveraineté. "Démilitarisez ces îles, sinon nous soulèverons la question de leur souveraineté", a déclaré Çavuşoğlu, notant que la Grèce viole les dispositions des Traités de Lausanne (1923) et de Paris (1947). Selon Keeping Talking Greece, ce n'est pas la première fois que la Turquie soulève la question, mais c'est la première fois qu'Ankara présente une carte des îles. Ainsi, Ankara exprime ses ambitions pour Samothrace, Lemnos, Lesvos, Psara, Samos, Patmos, Ikaria, Leros, Kos, Tilos, Karpathos, Kastelorizo, Rhodes et Symi. Par ailleurs, la semaine dernière, la Grèce a envoyé une lettre au Secrétaire général des Nations unies, dans laquelle elle aborde les allégations non fondées de la Turquie concernant les revendications sur les îles de la mer Égée orientale dans le cadre des traités susmentionnés, ainsi que la démilitarisation des îles.

Auparavant, après une visite en Israël, M. Çavuşoğlu avait fait des déclarations très dures, allant jusqu'à menacer la Grèce, l'avertissant que des mesures seraient prises si la demande de démilitarisation des îles de la mer Égée orientale venait à être rejetée. "Nous ne bluffons pas. Si la Grèce n'obéit pas, nous irons de l'avant."

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a pris la parole lors des célébrations du 569e anniversaire de la chute de Constantinople dimanche dernier. Il a présenté une vision de la Turquie jusqu'en 2053, la qualifiant de "forte et unie". "Les Turcs doivent être unis, l'intérêt national du pays est plus important que la politique. Tout comme nos ancêtres ont enterré Byzance, nous espérons qu'en créant notre vision de l'avenir, nous pourrons également laisser dans l'histoire les Byzantins modernes qui complotent contre nous." Ensuite, Erdogan, devant un public d'un demi-million de personnes, a déclaré : "Nous disons non à la mer Égée et à la mer Méditerranée."

Lors d'une conférence de presse organisée à l'issue du sommet européen des 30 et 31 mai, le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis a déclaré qu'il exhortait les dirigeants européens à discuter des méfaits et des provocations de la Turquie lors du sommet de juin. "Notre région a moins besoin d'une nouvelle source de tension et c'est pourquoi notre pays répond aux défis de nos voisins avec calme et confiance dans l'État de droit." Plus tôt dans la journée, lors d'une visite aux États-Unis, Mitsotakis a critiqué les actions de la Turquie et a appelé le Congrès américain à ne pas autoriser la vente d'avions de combat multirôles F-16 à Ankara. Erdogan a répondu en disant que Mitsotakis "n'existe plus" pour lui.

Dans le contexte de ces développements, Ankara a décidé unilatéralement d'abandonner ce format de règlement des différends avec la Grèce. Rappelons que les responsables des deux pays ont repris les pourparlers préliminaires en 2021, après une interruption de cinq ans, dans le but d'entamer des négociations officielles, mais aucun progrès réel n'a été enregistré.

Le Président français Emmanuel Macron a réagi durement aux déclarations de responsables turcs, dénonçant le fait qu'ils remettent notamment en cause la souveraineté grecque sur un certain nombre d'îles en Méditerranée orientale. C'est ce qu'a rapporté le journal Katemirini, publié à Athènes. Après la réunion du Conseil européen à Bruxelles, M. Macron a déclaré qu'il souhaitait "exprimer son soutien à la Grèce au nom de tous les Européens, et en particulier de la France", ajoutant que "personne ne peut mettre en péril la souveraineté de certains États membres de l'UE". Quelques heures avant les déclarations du dirigeant français en faveur d'Athènes, Çavuşoğlu a répété les déclarations de la semaine dernière selon lesquelles Ankara était prête à contester la souveraineté des îles grecques dans l'est de la mer Égée, démontrant ainsi son intention d'aller jusqu'au bout.

La Turquie réalise qu'en cas d'extension géographique de la crise ukrainienne, l'Occident et l'alliance de l'Atlantique Nord auront grandement besoin de la Turquie et de ses forces armées. Dans ces circonstances, Ankara va essayer de faire le maximum. La preuve en est que, selon certains rapports, la Turquie tentera également de manipuler la question du statut du territoire occupé de Chypre afin de ne pas faire obstacle à l'adhésion de la Finlande et de la Suède. Selon le journal britannique Express, la Turquie envisage le statut de la République autoproclamée de Chypre dans le cadre des négociations. Une source proche d'Ersin Tatar a déclaré qu'il avait demandé à Erdogan de discuter du statut de l'État non reconnu lors des discussions avec l'OTAN. "Pourquoi ne pas utiliser le levier que nous pouvons utiliser dans cette situation ? La Grèce et Chypre ont utilisé leur droit de veto contre l'UE pour empêcher tout progrès et il est temps de corriger cette injustice." Ainsi, la Turquie tente de voir dans la crise diplomatique des négociations avec l'OTAN un moyen de pression pour résoudre la question chypriote.

 

Lusiné MKITARIAN








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