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L'heure à Erevan: 11:07,   29 Mars 2024

La nouvelle Ambassadrice de France en Arménie a accordé une interview à l’agence de presse ARMENPRESS

La nouvelle Ambassadrice de France en Arménie a accordé une interview à l’agence de presse  
ARMENPRESS

EREVAN, 2 NOVEMBRE, ARMENPRESS. La nouvelle Ambassadrice de France en Arménie, Mme Anne Louyot espère que le groupe de Minsk de l'OSCE contribuera à une stabilité durable dans le conflit du Haut-Karabagh. L'Ambassadrice note que la France attache de l'importance à la prise de mesures humanitaires et au retour des prisonniers Arméniens détenus en Azerbaïdjan.

Mme Anne Louyot a accordé une interview à ARMENPRESS sur ces sujets.

-Mme Louyot, vous avez récemment pris vos fonctions en Arménie. Quelles sont vos impressions de notre pays et dans quelles directions travaillerez-vous pendant votre mission ?

 - Merci à ARMENPRESS pour cette invitation  à  accorder une interview. Bien sûr, cette nomination en Arménie est un grand bonheur et un honneur pour moi, car l'Arménie est le grand ami de la France en général et dans la région en particulier. Dès ma nomination et  de mon arrivée, j'ai pu constater le haut niveau des relations bilatérales par l'accueil chaleureux qui m'a été reservé. Et je suis déterminée à approfondir encore les relations arméno-françaises

-L'Arménie et la France coopèrent dans différents domaines. Quels sont les projets réussis que vous pouvez souligner et quels nouveaux programmes de coopération bilatérale sont attendus dans un avenir proche?  En tant qu'Ambassadrice, comment voyez-vous  votre activité pour approfondir les relations bilatérales et la coopération dans différents domaines ?

L'année dernière, après la période difficile que l'Arménie a traversée, l'activité de la France s'est reflétée dans les programmes à caractère humanitaire. Il y avait huit programmes d'aide d'urgence pour la population la plus touchée par les combats. Comme vous le savez, le Président français Emmanuel Macron a exprimé sa solidarité avec le peuple arménien. Et la France, la nation française, s'est mobilisée pour aider l'Arménie. Des programmes ont été mis en œuvre à la fois avec différentes associations, organisations, collectivités locales, ainsi qu'au niveau de l'État. Maintenant mon objectif s'est d'aller plus loin, de mettre en place des programmes de coopération à plus long terme avec les autorités arméniennes. Lors de mon entretien avec le Premier ministre Nikol Pashinyan, celui-ci a déclaré que le développement économique était une priorité pour l'Arménie, afin de consolider le pays et d'assurer l'avenir de la jeunesse arménienne. C'est aussi le souhait de la France, et nos gouvernements travaillent ensemble afin de mettre en place des projets ambitieux de coopération dans le secteur économique, tant au niveau bilatéral que dans le cadre de l'UE. Vous savez que de très importantes entreprises françaises, telles que Veolia, Carfour, Amundi et Perno-Ricard, sont présentes en Arménie. L'objectif s'est de développer la coopération économique, les investissements, d'avoir des programmes de coopération dans les domaines du développement durable, des technologies vertes et des hautes technologies. Par exemple, l'eau, le traitement des déchets sont des domaines où la France peut partager son expérience. Un autre domaine important est celui de la santé. Il est d'autant plus important que les cas de coronavirus sont en augmentation en Arménie. Le président français s'est engagé à fournir des vaccins à l'Arménie. Mais il y a aussi d'autres programmes de santé autour desquels nous voulons approfondir notre coopération. Il y a déjà une coopération très active entre les hôpitaux, on parle des hôpitaux de Paris et de Lyon qui coopèrent avec les hôpitaux arméniens. Nous voulons que cette coopération dure. Nous sommes en contact avec le ministère arménien de la santé à ce sujet. Cette coopération se traduira notamment par des programmes éducatifs dans des domaines spécifiques de la santé, en fonction des demandes que nous avons reçues de nos amis arméniens. Je voudrais souligner ces deux domaines, qui constituent des orientations très importantes de notre coopération bilatérale. L'autre est le domaine de l'éducation, qui est également une priorité pour le gouvernement de la République d'Arménie. Nous avons déjà des programmes réussis dans le domaine de l'éducation. L'Université française, le Centre de formation professionnelle franco-arménien, le Lycée éducatif Anatole France et l'Alliance Frances. Nous voulons avoir de nouveaux programmes de coopération dans le domaine de l'éducation également. En coopérant avec nos partenaires arméniens dans le cadre de ces différents programmes, nous voulons promouvoir la diffusion de la langue française en Arménie. Il ne faut pas oublier que l'Arménie est membre de l'Organisation internationale de la Francophonie. Bien entendu, il existe également de nombreux autres domaines dans lesquels nous souhaitons développer notre coopération. Mais je voudrais maintenant parler de la coopération dans le domaine du patrimoine culturel. La coopération dans ce domaine peut se manifester de deux manières : d'une part, des programmes éducatifs et des formations pour les spécialistes de la préservation du patrimoine, et d'autre part, la restauration du patrimoine culturel arménien. Ce sont les principaux domaines dans lesquels je souhaite renforcer encore la coopération arméno-française.

 

- Madame l'Ambassadrice, vous avez évoqué le don de vaccins à l'Arménie annoncé par le président Emmanuel Macron. De quels vaccins s'agit-il ? Quand seront-ils envoyés en Arménie ? En août 2021, le Président Emmanuel Macron a annoncé le don de 20 0000 doses de vaccins.

Nous parlons des vaccins de Moderna ou de Pfizer. Dès que nous connaîtrons la date de livraison, nous vous en ferons part, bien entendu. Nous avons déjà envoyé 50 000 autres vaccins de France en Arménie dans le cadre de ce projet. Le deuxième envoi est en préparation. . On ne sait pas encore combien de doses il y aura, mais on parle d'une quantité assez importante.

- La France est un pays coprésident du Groupe de Minsk de l'OSCE, et vous êtes la représentante de ce pays coprésident en Arménie. Un an s'est écoulé depuis la guerre déclenchée par l'Azerbaïdjan contre le Haut-Karabagh, mais Bakou refuse toujours de restituer tous les prisonniers de guerre et les captifs civils Arméniens, malgré les engagements pris par la déclaration trilatérale du 9 novembre. Quel rôle la France peut-elle jouer dans ce dossier en tant que pays coprésident, pour forcer l'Azerbaïdjan à restituer les captifs ? Selon vous, quelles actions le Groupe de Minsk de l'OSCE et la communauté internationale doivent-ils entreprendre dans ce domaine ?

Bien sûr, je connais cette situation douloureuse. Et bien sûr, la France fait partie des pays qui veulent prendre des mesures humanitaires, réduire les tensions et libérer les prisonniers. Ce n'est pas moi ou mes collègues, ce n'est pas l'ambassadeur de France en Azerbaïdjan, mais un autre ambassadeur qui est le co-président français du groupe de Minsk, qui travaille sur la question. Nous sommes heureux que le Premier ministre Nikol Pashinyan et le ministre des Affaires étrangères Ararat Mirzoyan aient réaffirmé l'importance du rôle du Groupe de Minsk dans la résolution de cette situation. Nous sommes heureux que les ministres des Affaires étrangères des deux pays se soient rencontrés à New York en marge de l'Assemblée générale des Nations unies. Et le Groupe de Minsk travaille avec les parties afin de prendre de nouvelles mesures dans ce processus de dialogue . En tant qu'Ambassadrice de France en Arménie, je souhaite naturellement que le Groupe de Minsk aide les parties à progresser dans la stabilisation de la situation.

Madame l'Ambassadrice , dans une de vos interviews, vous avez mentionné que la France travaillait avec la Russie et les Etats-Unis en vue de la signature d'un accord durable sur le Karabakh. Pouvez-vous préciser de quel type d'accord il s'agit ?

- Peut-être que je ne me suis pas exprimé très clairement cette fois-là. Je parlais, bien sûr, des efforts des coprésidents du groupe de Minsk et des pays coprésidents pour accompagner les parties dans le processus de règlement.

-Mais un document concret est-il en cours de préparation ?

-Je vais citer les déclarations des coprésidents du Groupe de Minsk. Le rôle du Groupe de Minsk est d'accompagner les parties dans le processus de règlement durable. Le Groupe de Minsk ne rédige aucun document par lui-même, il s'agit d'accompagner et d'aider les parties afin de trouver des solutions de stabilisation durables pour la situation dans la région.

-L'Azerbaïdjan prétend que le conflit du Haut-Karabakh a été résolu, alors que le statut du Karabakh, la question du droit à l'autodétermination du peuple de l'Artsakh ne sont toujours pas résolus. Ainsi, l'Arménie affirme que le conflit n'est pas résolu. Quelle est la position de la France sur cette question ?

- Je voudrais préciser encore une fois que je ne suis pas la représentante, la coprésidente  de la France dans le groupe de Minsk. Et donc, ce ne sont pas des sujets sur lesquels j'ai une autorité directe. La seule chose que je peux dire, c'est que je suis parfaitement conscient et je comprends l'impact de cette situation sur le peuple arménien. J'espère que tous les efforts diplomatiques déployés donneront bientôt des résultats.

- Madame l'Ambassadrice, comme vous l'avez dit, vous n'êtes pas la représentante du Groupe de Minsk et ne traitez pas directement de cette question, mais je voudrais adresser ma dernière question sur ce sujet. Jusqu'à aujourd'hui, les incidents provoqués par l'Azerbaïdjan empêchent de commencer les travaux de démarcation et de délimitation de la frontière arméno-azerbaïdjanaise. Quelle est votre évaluation de ce comportement de la partie azerbaïdjanaise et comment envisagez-vous la solution de ce problème ?

-Bien sûr, la France pense qu'il est important de réaliser la démarcation et la délimitation de la frontière. Et nous, ainsi que la communauté internationale, appelons à ce que ces processus se déroulent de manière pacifique. Il est évident que l'établissement d'un contexte pacifique permettra de conduire plus rapidement les travaux de démarcation et de délimitation. Et bien sûr, c'est mon souhait en la matière.

-Des informations antérieures se répandaient selon lesquelles le Président français Emmanuel Macron effectuerait une visite en Arménie. Quels détails pouvez-vous fournir ? Une visite présidentielle en Arménie est-elle prévue à l'avenir ou non ?

-Le Président sera très heureux de se rendre en Arménie. Comme il l'a déclaré à plusieurs reprises, il a de grands liens avec l'Arménie et les Arméniens. Il a l'intention de se rendre en Arménie, mais pour l'instant les dates ne sont pas connues.

-Madame l'Ambassadeur, de quoi voulez-vous parler, que je ne vous ai peut-être pas demandé ?

- Nous avons déjà parlé du sujet que je voulais aborder. Il s'agit de notre coopération à long terme. En 2022, nous célébrerons les 30 ans de nos relations diplomatiques. Et c'est une très bonne occasion d'approfondir nos relations, de les élever à un nouveau niveau. Nous devrions travailler ensemble dans cette direction.

 








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