Arménie

Discours de clôture du Premier ministre Nikol Pashinyan à l’Assemblée nationale lors du débat sur le rapport annuel d’exécution du budget de l’État pour l’année 2024

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Discours de clôture du Premier ministre Nikol Pashinyan à l’Assemblée nationale lors du débat sur le rapport annuel d’exécution du budget de l’État pour l’année 2024

Le Premier ministre de l'Arménie, Nikol Pashinyan, a prononcé son discours de clôture à l'Assemblée nationale dans le cadre des débats sur le rapport annuel d'exécution du budget de l'État pour l'année 2024.«Armenpress» présente l'intégralité du discours du Premier ministre.

" Monsieur le Président de l’Assemblée nationale,
Mesdames et Messieurs les Vice-Présidents,
Mesdames et Messieurs les membres du Gouvernement,
Honorables Députés de l’Assemblée nationale,

Je vous remercie pour ces discussions intéressantes. Beaucoup des idées exprimées sont précieuses,  certaines plus, d’autres moins. Certaines tirent leur valeur même de leur absence de valeur, car elles incitent parfois à une réflexion plus active.

J’ai assisté à l’ensemble des débats et j’ai suivi les échanges d’idées. Je me suis alors posé la question suivante : si j’étais dans l’opposition, comment critiquerais-je notre gouvernement, et le critiquerais-je réellement, ou non ?

Et j’en suis arrivé à la conclusion qu’il n’existe pas, qu’il n’a jamais existé et qu’il n’existera jamais de gouvernement au monde qu’il ne soit pas possible ou nécessaire de critiquer objectivement et de manière fondée.

Il s’agit là, en quelque sorte, d’un genre en soi : l’opposition critique, le pouvoir répond, et c’est un genre très important, en particulier dans les pays démocratiques, car c’est à travers cette dynamique critique que naît l’occasion de repenser de nombreux éléments, de revoir certaines approches, d’y revenir et d’en tirer des conclusions.

De ce point de vue, cette discussion m’a été utile, car il a été beaucoup question de ces sept années de gouvernance de notre équipe politique. Et cela m’a servi de signal supplémentaire pour réfléchir moi-même à ces sept années de gestion, pour réfléchir, en parallèle des discours entendus, à mes sept années en tant que Premier ministre. Et tenter de répondre à une question globale.

Car vous savez, on peut toujours trouver des éléments particuliers dans les détails, s’y concentrer, les critiquer ou non. Mais dans une perspective plus large, quand je me demande quelle était la situation en juin 2018 et quelle est la situation en juin 2025, comment j'étais en juin 2018 et comment je suis en juin 2025. Je me pose cette question, seul avec moi-même, honnêtement, car parler devant les autres est une chose, parler à soi-même en est une autre, car quand on parle aux autres, on peut ne pas mentionner certaines choses, mais quand on parle à soi-même, il est impossible de ne rien mentionner. 

Et à ce sujet, je tiens à dire la chose suivante : lorsque je repense à moi en juin 2018, lorsque je suis devenu Premier ministre de la République d’Arménie, fraîchement élu, j’ai très vite compris que j’étais Premier ministre de la République d’Arménie de manière conditionnelle, et que j’étais plutôt le Premier ministre d’un avant-poste.

En juin 2025, voici ce qui a le plus changé pour moi : je suis le Premier ministre à part entière de la République d'Arménie. Qu'est-ce qui a rendu tout cela possible ? Bien sûr, le rôle de l'équipe politique, du parti politique et de la majorité parlementaire ne peut en aucun cas être minimisé, mais je tiens à souligner que cela s'est produit avant tout grâce à nos martyrs et au peuple de la République d'Arménie. Mais je tiens également à clarifier ce que j'entends par « avant-poste », car ce terme est généralement introduit dans notre réalité en association avec un pays spécifique. Cependant, je me suis rapidement rendu compte, une fois en poste, qu'il était terriblement injuste d'associer le phénomène des avant-postes à un seul pays. En réalité, de nombreux pays ont participé à ce processus d'avant-poste, il y avait de tels pays au nord, il y avait de tels pays au sud, il y avait de tels pays à l'est. Il est beaucoup plus important de noter que la partie critique de l'avant-poste n'était pas en dehors de nous, mais que nous étions nous-mêmes la partie critique de l'avant-poste, que nous l'avons nous-mêmes assuré, et avec la logique suivante, nous ne nous sommes pas rendu compte que nous sommes le gouvernement de la République d'Arménie, que nous sommes le parlement, que nous sommes le peuple. Nous ne nous sommes pas rendu compte que nous étions un État et nous n'avons pas essayé de clarifier pour nous-mêmes ce qu'est un État, quels sont ses paramètres, quel type de comportement implique d'être un État, et quel comportement nous empêche d'être un État?

Et je constate, oui, en 2018 et 2019, j’étais un Premier ministre d’avant-poste, principalement parce que je raisonnais dans une logique dont l’axe principal était le suivant : en réalité, la République d’Arménie n’était pas une fin en soi, mais un moyen vers un objectif national plus vaste .C’est ainsi que j’étais en 2018, c’est ainsi que j’étais en 2019. Après novembre 2020, j’ai probablement occupé le plus extrême des statuts de Premier ministre d’avant-poste. Et je pense que cela a constitué un tournant, un moment où, nous, notre équipe politique, nous nous sommes posé la question essentielle : que voulons-nous vraiment ? Nous étions au bord de la ligne de l’avant-postisation totale et définitive, et nous nous sommes demandé si nous voulions franchir cette ligne ou non. Et nous avons décidé que nous ne voulions pas la franchir. C’est à ce moment-là que nous avons pris la décision que des élections législatives anticipées devaient avoir lieu en Arménie, et que c’est au peuple qu’il revenait de trancher. Bien entendu, il nous appartenait aussi, en premier lieu, de prendre des décisions. Et il est important de noter que ce processus ne fut pas une simple manœuvre ponctuelle, il ne s’est pas culminé en un seul événement. Mais malgré tout, je crois qu’il y a un moment précis où le passage entre le rôle de Premier ministre d’avant-poste et celui de Premier ministre à part entière de la République d’Arménie s’est clairement opéré, pour moi personnellement. Et dans ce processus, les élections législatives anticipées de 2021 ont joué un rôle très important. Je connais le jour exact où je suis devenu le Premier ministre à part entière de la République d’Arménie, et depuis ce moment jusqu’à aujourd’hui, j’agis exclusivement dans cette logique. Ce jour, c’est le 6 octobre 2022, lorsque je suis devenu le premier dirigeant de la République d’Arménie à reconnaître officiellement l’intégrité territoriale de la République d’Arménie elle-même.

Vous savez, notre opposition utilise ce jour et ce fait, même en dehors des frontières de l'Arménie, en avançant l'argument selon lequel je suis le premier dirigeant à avoir reconnu le Haut-Karabakh comme faisant partie de l'Azerbaïdjan et à avoir reconnu l'intégrité territoriale de l'Azerbaïdjan. C'est un tournant très important, car en réalité, tant sur le plan politique profond que sur le plan concret,  je voudrais que nous nous souvenions de ce moment où nous avons constaté que même nos partenaires les plus proches, en fait, et il s'est avéré que ce n'était pas une thèse théorique, mais un environnement et une situation d'importance pratique, où même les pays les plus proches ne reconnaissent pas l'intégrité territoriale de notre pays, la République d'Arménie. Et ce fut pour nous une prise de conscience douloureuse. Et ce fut pour nous une prise de conscience douloureuse. C’est précisément à ce moment-là que nous avons été forcés de nous poser la question : mais attendez une minute… est-ce que nous- mêmes  reconnaissons l’intégrité territoriale de la République d’Arménie ? Et si ce n’est pas le cas, avons-nous le droit de nous offusquer que d’autres ne la reconnaissent pas non plus ?

Le 6 octobre 2022, j’ai reconnu l’intégrité territoriale de la République d’Arménie, en comprenant que cette intégrité territoriale est délimitée par celles de ses voisins. Pour moi, c’est ce moment qui marque la fin de la transformation du Premier ministre d’un avant-poste en Premier ministre de la République d’Arménie.

Et aujourd’hui, je tiens à l’affirmer, comme je l’ai déjà fait, et je souhaite le redire avec conviction : nous sommes aujourd’hui, en tant qu’État, plus indépendants que jamais, plus souverains que jamais, plus État que jamais. Mais cette constatation, aussi importante soit-elle, n’est pas la plus essentielle. Ce qui importe véritablement, surtout dans le contexte du cycle entamé avec les élections législatives de 2021, dont le slogan était « Il y a un avenir, oui, il y a un avenir », c’est de répondre honnêtement à la question suivante : Avons-nous réalisé ce slogan ? Y a-t-il un avenir ou non ? C’est une question qui, pour moi, fait l’objet d’une réflexion quotidienne. Et au terme de cette réflexion, je suis parvenu à la conclusion suivante : Que signifie concrètement "il y a un avenir" ? Et que signifie "il n’y a pas d’avenir" ? S’il existe un projet d’avenir clairement défini, alors oui, il y a un avenir.  Mais si un tel projet n’existe pas, alors il n’y a pas d’avenir. Et oui, nous avons relevé ce défi, car ce que nous présentons aujourd’hui à la société sous la forme de l’idéologie de l’Arménie réelle constitue justement un projet d’avenir clairement tracé. Et l’existence même de ce projet est la garantie que l’avenir existe, et que cet avenir est doté de paramètres très concrets, parmi lesquels le plus fondamental est le suivant : établir des relations normalisées avec nos voisins dans notre propre environnement, reconnaître pleinement et entièrement l’intégrité territoriale de nos voisins, telle qu’elle est reconnue internationalement, et, par là même, reconnaître notre propre intégrité territoriale, notre souveraineté et notre indépendance.

Et je souhaite affirmer clairement que l’histoire de ces sept dernières années, Mesdames et Messieurs, quoi qu’on en dise ou quelle que soit la manière dont on essaie de la présenter, est une histoire de réussite, et non d’échec, lue dans ce contexte et selon cette perspective. Regardez, on parle beaucoup de la « perte du Haut-Karabagh ». J’ai, bien entendu, longuement réfléchi à cette question également, et ma conclusion est la suivante: Nous n’avons pas perdu le Haut-Karabagh, nous avons trouvé la République d’Arménie. C’est cela la vérité. Car, comme je l’ai déjà exprimé par le passé, la question du Haut-Karabagh, telle qu’elle était formulée, y compris par nos collègues de l’opposition,  a été utilisée comme un nœud coulant pour empêcher l’émergence de la République d’Arménie, pour empêcher qu’elle ne devienne un État souverain et indépendant à part entière. Et aujourd’hui, la République d’Arménie s’affirme, et en ce qui concerne son avenir, je peux dire que je suis  du moins à titre personnel, plus optimiste que jamais, car je n’ai pas eu de discussions aussi détaillées avec tout le monde. Je tiens à redire que ceci n’est pas une histoire d’échec, mais de réussite  et c’est là l’un des constats les plus importants pour moi en ce moment.

Vous savez, parfois, nous aussi nous nous laissons influencer par les formulations lancées par l’opposition. On parle ici de missiles balistiques qui survoleraient l’Arménie. Aucun missile balistique ne survole l’Arménie. Bien au contraire, ce sont des avions qui traversent notre espace aérien en une quantité inédite dans l’histoire de l’Arménie. Je ne veux pas présenter cela comme un succès dans cette logique, mais je tiens à préciser qu’aucun missile balistique ne survole notre territoire. Je voudrais vous dire autre chose, en tant que personne occupant le poste de Premier ministre de la République d’Arménie depuis maintenant sept ans : jamais la République d’Arménie n’a été aussi préparée aux situations internationales, aux tensions régionales potentielles, qu’elle ne l’est aujourd’hui. Et l’expression la plus importante de cela, ce sont nos relations extérieures équilibrées, résultat d’une politique étrangère de balancement que nous menons. Oui, il y a une dynamique dans le processus de paix avec l’Azerbaïdjan. Oui, il y a un dialogue actif avec la Turquie. Oui, nous travaillons à la normalisation de nos relations dans différentes directions. Et il est indéniable que notre réputation internationale s’est élevée de manière sans précédent. Encore une fois, nous considérons cela de manière très lucide, parce que ce sont déjà des réalités.

En 2026, l’Arménie accueillera deux événements majeurs de portée mondiale : le Sommet de la Communauté politique européenne et la Conférence des Parties à la Convention sur la diversité biologique (COP17).  Ces choix ne sont pas dus au hazard, ils représentent l’expression concrète d’un parcours de réussite. 

Beaucoup a été dit au sujet de la situation concernant l’Église. Oui, certains essaient de présenter les choses comme si nous menions une lutte contre l’Église. En réalité, nous nous trouvons dans une position de défense du cœur même de l’Église , du catholicossat. Ce que nous faisons aujourd’hui, c’est protéger le modèle du catholicossat tel qu’il a été défini lors du concile d’Ashtishat en 356. Ce concile a établi que la haute hiérarchie ecclésiastique devait être composée de religieux célibataires (moines). Pourquoi ? Avant tout pour des raisons théologiques : car les serviteurs de l’Église, ceux du Christ, doivent renoncer à la vie personnelle et conjugale, et être « mariés » à l’Église. Leur vie doit être entièrement consacrée au service du Christ, sans aucune autre attache. Cette structure du catholicossat visait aussi à garantir l’intégrité morale, doctrinale et matérielle de l’Église. L’un des fondements de cette règle était d’éviter toute transmission héréditaire des biens ecclésiastiques, puisque le Catholicos est, sur terre, le dépositaire des biens de l’Église apostolique arménienne. Si le Catholicos a des héritiers, alors inévitablement se pose la question du droit de succession. Le vœu de célibat du clergé supérieur est donc aussi un rempart contre la personnalisation des décisions et contre les conflits d’intérêt liés aux biens matériels. J’ai personnellement relu l’acte du vœu de célibat, dans lequel il est clairement dit que la personne renonce volontairement à tous les privilèges personnels. Aujourd’hui, nous sommes malheureusement témoins de l’inverse : un exemple concret, pardonnez-moi l’expression,  est que la gestion de la vente des cierges est assurée par le neveu du Catholicos, non par le Catholicos lui-même, mais par Ktrich Nersisyan, son neveu.

Le plus grand chef diocésain est le frère de Ktrich Nersisyan, un autre chef diocésain est le fils de sa sœur, et ainsi de suite. L’Église apostolique arménienne est prise en otage par un clan. Nous ne sommes pas en lutte contre l’Église, mais contre la défense des valeurs et de l’autorité légitime de l’Église. Je le répète, c’est cette structure de l’autorité qui fait que les prêtres moines célibataires dirigent et ont une position spirituelle et morale dominante sur les prêtres mariés. Comment des personnes qui ne peuvent pas vivre un mois sans leur épouse ont-elles le droit de diriger des prêtres mariés qui, eux, n’ont pas rompu leur vœu, qui sont honnêtes devant Dieu et devant la société, et qui accomplissent leur service avec vertu ? Qui, par exemple, a donné à Ktrich Nersisyan le droit d’ordonner un prêtre marié ? Comment quelqu’un qui a rompu le vœu de celibate, et je ne veux même pas employer ce terme depuis la chaire, comme cette personne nommée Samvel Khachatryan, comment peut-il ordonner des prêtres mariés et exercer une position dominante sur eux ? Comment cela est-il possible ? C’est une insulte à tous les prêtres mariés, car on fait ce qu’on veut partout, et en plus ils se présentent comme des gens « mariés à l’Église » et exercent une a utorité morale, et pas seulement, légale en conséquence. Comprenez-vous cela ? Et puis on parle de la vie privée du Catholicos. Comprenez-vous ce que signifie « la vie privée du Catholicos » ?

Les personnes qui prétendent défendre cette situation sont en réalité en train de détruire, pierre par pierre, l’Église apostolique arménienne, son autorité, son histoire, ses traditions et ses valeurs.Ils la démolissent,  ils l’ont déjà en grande partie détruite,  et maintenant, ils cherchent à faire disparaître ce qu’il en reste. Et cela, nous ne le permettrons pas. Je le dis personnellement, en tant qu’homme animé par une véritable sensibilité spirituelle.

Une telle expression, « ingérence dans les affaires internes de l’Église», vous comprenez ? Cela en dit long. Le fidèle, les fidèles de l’Église apostolique arménienne seraient donc en train de s’ingérer dans les affaires internes de leur propre Église ? Comment est-ce possible ? Cette Église appartient à ces croyants !  Mais quand certains la considèrent comme la propriété d’un clan, alors voilà ce qui se passe : le commerce des cierges revient au frère de Ktrich, une autre activité revient,  disons,  au neveu de la sœur du Catholicos, selon qu’il ordonne ou non quelqu’un. Vous avez profané l’Église. Vous en avez fait quelque chose de pire qu’une simple société à responsabilité limitée,  et encore, une société commerciale est une activité respectable. Vous en avez fait un repaire de brigands, comme le dit Jésus-Christ lui-même dans le Nouveau Testament.

Ensuite, il y a ce discours ancien, toujours répété : « ils font cela parce que les Turcs l’ont voulu », « ils agissent ainsi à la demande des Azerbaïdjanais », etc. C’est l’un des complexes les plus profonds et les plus problématiques de notre réalité. Vous savez, à une époque, nous aussi étions influencés par ce discours : « ne parlons pas de l’armée, les Turcs et les Azerbaïdjanais écoutent », « attention à ne pas verser de l’eau au moulin de l’ennemi », « ça, c’est un secret », etc.  Mais il y a une chose encore plus importante : récemment, en parlant du modèle impérialiste de patriotisme, j’ai compris quelque chose de plus profond,  nous n’avons pas développé nos propres capteurs, nos propres formules pour percevoir le monde. J’ai dit cela récemment lors d’une réunion non publique : nous n’avons pas nos propres formules pour comprendre le monde. Si un jour, l’Azerbaïdjan, la Turquie, la Russie, et quelques autres pays décidaient de ne faire aucune déclaration pendant un mois, nous serions perdus dans l’obscurité, comme quelqu’un qui ne sait absolument pas où il se trouve. Et cela, c’est une caractéristique profonde de notre post-étaticité. Vous ne voyez pas ce qui est dit ? Tout ce qui se déclare ici, dans ce Parlement, aucune de ces idées ne naît d’une pensée formée en Arménie. Ce ne sont que des fragments de discours étrangers, un collage de déclarations extérieures qu’on rassemble et qu’on présente ici, depuis cette tribune. Et nous devons faire face à ce problème. Un député de l’opposition me dit : « Dites-nous ce que vous attendez de notre peuple. » Eh bien, je peux vous dire ce que j’attends de notre peuple : je veux que nous apprenions à connaître le monde. Je l’ai dit plusieurs fois,  et soit dit en passant, aucun journaliste ne m’a jamais posé de question à ce sujet,  j’ai dit que la planète Terre reste pour nous un lieu inconnu. Personne ne me demande : « Mais que voulez-vous dire par là ?» Personne. Voilà notre problème : nous n’avons pas nos propres clés de lecture du monde. Et c’est pour cela que le monde continue de nous sembler un lieu extrêmement injuste. Mais peut-être que ce n’est pas le monde qui est injuste. Peut-être que nous ne connaissons pas le monde, que nous ne comprenons pas ses règles, que nous ignorons comment y vivre. Parce que si tu ignores le code de la route et que tu es constamment victime d’accidents, cette rue te semblera être l’endroit le plus injuste au monde. Tu ne comprendras pas pourquoi les voitures te roulent dessus et tu crieras : « Mon Dieu, où regardes-tu ? Quelle injustice, ce monde est cruel ! » Mais en réalité, tu ignores que tu es dans un espace régi par des règles précises : un passage piéton, une ligne blanche, un feu de signalisation. Et pour ne pas te faire renverser, il faut connaître ces règles. Nous, nous voulons apprendre à connaître le monde. Il y avait deux autres choses que je voulais aborder, mais je les réserverai à une publication sur ma page Facebook. Je ne pense pas que ces sujets méritent d’être évoqués ici, depuis la tribune de l’Assemblée nationale.

Merci."

 


 
 
 

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