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Une lettre d'une organisation locale de réfugiés arméniens d'Azerbaïdjan est diffusée comme document officiel de l'ONU

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Une lettre d'une organisation locale de réfugiés arméniens d'Azerbaïdjan est diffusée comme document officiel de l'ONU

Une lettre de l'Union panarménienne Gardman-Shirvan-Nakhijevan, une organisation de la société civile créée pour protéger les droits des réfugiés arméniens d'Azerbaïdjan, concernant le pogrom anti-arménien de 1988 à Soumgaït, a été diffusée par les Nations Unies en tant que document officiel.

Nous vous écrivons avec une profonde tristesse et une grande urgence à l'occasion de l'anniversaire des massacres de Soumgaït de 1988, un événement tragique qui reste l'une des pages les plus sombres de l'histoire du peuple arménien. Du 27 au 29 février 1988, dans la ville industrielle de Soumgaït, située près de Bakou, une campagne préméditée de persécution contre la population arménienne a été menée, dégénérant en un massacre fondé sur la haine ethnique.

Les slogans « Mort aux Arméniens » et « Arméniens, disparaissez », « Nous avons besoin des têtes des Arméniens » se sont rapidement répandus dans la ville, puis dans d'autres villes à population arménienne. Pendant trois jours, les Arméniens de Soumgaït sont restés sans défense face à toutes les formes de discrimination raciale, allant de la violence physique aux tourments psychologiques, du pillage des maisons au saccage des biens personnels.

Toute la population arménienne de la ville a été soumise à un nettoyage ethnique, orchestré avec la participation directe des autorités azerbaïdjanaises soviétiques. Des milliers d'Arméniens ont été déplacés de force, laissant derrière eux leurs maisons, leurs moyens de subsistance et les communautés qui existaient depuis des générations. Les familles ont été déchirées et beaucoup de ceux qui ont survécu continuent de vivre avec le traumatisme de ces jours horribles. Des témoins oculaires racontent que de jeunes Arméniens ont été tués et que leurs corps ont été brûlés. Des preuves attestent que des Arméniens ont été décapités, écorchés, battus, violés et soumis à d'autres formes de violence physique.

Tout cela s'est passé devant la police et avec son consentement, ce qui indique directement que le massacre a été ordonné d'en haut. Les auteurs du massacre arménien de Soumgaït ont été érigés en « héros » en Azerbaïdjan․ Ce massacre n'était pas un événement isolé, mais faisait partie d'une campagne systématique de violence anti-arménienne, qui s'est ensuite étendue à Bakou en 1990 et a contribué au conflit plus large du Haut-Karabakh.

À ce jour, le génocide commis contre la communauté arménienne de Soumgaït n'a pas été suffisamment reconnu, et ceux qui ont organisé et exécuté ces crimes n'ont pas eu à répondre de leurs actes. Les droits des Arméniens qui ont été déplacés de force de Soumgaït restent violés, car ils continuent de se voir refuser justice et restitution. Nous demandons humblement à Votre Excellence et aux Nations Unies d'honorer la mémoire des victimes innocentes des massacres de Soumgaït et de plaider pour la reconnaissance de ce crime. Nous vous demandons de faire entendre votre voix pour que justice soit faite, que les responsabilités soient établies et que les droits de la population arménienne déplacée soient rétablis.

Le peuple arménien, qui a subi des siècles de persécution, considère les Nations unies comme une institution engagée dans la protection des droits de l'homme, de la paix et de la justice. Votre reconnaissance et votre plaidoyer peuvent jouer un rôle crucial pour garantir que la vérité soit reconnue, que la justice historique soit rendue et que le monde se souvienne de la souffrance des innocents. En outre, nous demandons instamment aux Nations unies d'encourager le dialogue et la réconciliation sur la base de la vérité historique. Le chemin vers une paix durable ne peut être construit sur le déni et l'effacement, mais doit découler de la reconnaissance des injustices passées.

Ce n'est que par la justice et la reconnaissance que l'on peut parvenir à une véritable réconciliation, empêchant ainsi que de telles tragédies ne se reproduisent à l'avenir. Nous pensons que les Nations unies, en tant que principale organisation internationale pour la paix et les droits de l'homme, peuvent jouer un rôle moteur dans la promotion de la justice pour tous ceux qui ont souffert de la violence ethnique et de la persécution. Que le monde n'oublie jamais les crimes commis contre le peuple arménien, et que la justice et la paix prévalent ».

   

 

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