Droit

Plus de 25 ONG demandent à la présidente du CICR d'examiner les conditions de détention de Ruben Vardanyan et d'autres prisonniers arméniens

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Plus de vingt-cinq organisations non gouvernementales ont adressé une lettre ouverte à la présidente du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), Mirjana Spoljaric Egger, demandant une intervention immédiate dans la situation de l'ancien ministre d'État du Haut-Karabakh, Ruben Vardanyan, qui fait une grève de la faim en Azerbaïdjan, et d'autres prisonniers arméniens jugés illégalement pour des raisons politiques. Selon l'agence de développement « Nous sommes nos montagnes », la lettre ouverte se lit comme suit :

« Monsieur le Président Spoljaric Egger, nous vous écrivons avec une profonde inquiétude concernant l'état de santé de Ruben Vardanyan, qui a entamé une grève de la faim depuis plus d'une semaine alors qu'il est détenu dans une prison de Bakou, ainsi que la situation d'autres prisonniers politiques arméniens qui sont illégalement poursuivis en Azerbaïdjan.

Malgré cela, la séance s'est poursuivie. De plus, sur les photographies largement diffusées, des blessures visibles et des traces apparentes de torture sont visibles sur son visage.

Etant donné qu'il est illégalement poursuivi pour des motifs politiques et qu'il a entamé une grève de la faim prolongée, son état pourrait rapidement s'aggraver, entraînant des conséquences irréversibles. 

Dans ce contexte, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), en tant qu'organisation humanitaire indépendante, est tenu d'agir conformément à son mandat et aux principes fondamentaux du droit international humanitaire. Par conséquent, nous vous demandons instamment: 

1. De rendre immédiatement visite à Ruben Vardanyan afin de procéder à une évaluation médicale indépendante ; 

2. D'assurer un suivi impartial de son état de santé et de veiller à ce qu'il reçoive les soins médicaux nécessaires ; 

3. De traiter les causes de sa grève de la faim et de jouer un rôle de médiateur pour assurer la protection de ses droits fondamentaux. A cet égard, une attention particulière devrait être accordée à la découverte des causes des blessures faciales évidentes, pour lesquelles la partie azerbaïdjanaise a une obligation particulière.

4. De présenter un rapport impartial sur les conditions de détention et le traitement de Ruben Vardanyan et d'autres prisonniers arméniens, conformément aux normes internationales.

5. De prendre des mesures immédiates pour mettre fin à la grève de la faim tout en abordant simultanément les préoccupations sous-jacentes qui ont conduit à cette mesure extrême. Il est essentiel que la prochaine visite du CICR n'intervienne pas trop tard.

6. D’effectuer des visites régulières à tous les prisonniers arméniens détenus dans les prisons azerbaïdjanaises afin de s'assurer qu'ils sont traités équitablement.

7. D’agir en tant que médiateur indépendant entre les prisonniers arméniens et les autorités azerbaïdjanaises afin d'assurer le respect du droit international humanitaire et plaider en faveur de leur libération immédiate.

Le CICR a une compétence et un mandat exclusifs dans le domaine de la protection des prisonniers. Par conséquent, votre intervention dans cette situation est non seulement justifiée mais nécessaire. Votre rôle est particulièrement crucial dans le suivi du traitement des prisonniers poursuivis pour des motifs politiques et dans la prévention des violations du droit international humanitaire, qui est un principe fondamental des Conventions de Genève.

Nous espérons que cette question sera traitée de manière urgente et que des mesures immédiates seront prises pour prévenir des conséquences potentiellement tragiques. Nous attendons avec impatience votre réponse rapide.»

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