Le président de la Banque centrale a présenté les raisons de la décision de réduire le taux de refinancement

EREVAN, 30 JUILLET, ARMENPRESS: Lors de la réunion du Conseil de la Banque centrale d'Arménie le 30 juillet, il a été décidé de réduire le taux de refinancement de 0,25 point de pourcentage, le portant ainsi à 7,75 %.

Le président de la Banque centrale, Martin Galstian, a expliqué  que cette décision visait à atteindre l'objectif d'une inflation intermédiaire de 4 % et à maintenir la stabilité des prix lors d'une conférence de presse.

Martin Galstian a également indiqué qu'au cours du deuxième trimestre de 2024, l'inflation sur 12 mois est restée à un niveau bas, atteignant 0,8 % en juin. L'inflation normale sur 12 mois est demeurée stable, se chiffrant à 0 % en juin.

« Au cours du deuxième trimestre de l'année en cours, les risques liés au ralentissement de la croissance économique dans les principaux pays partenaires et en Arménie sont demeurés. L'inflation mondiale continue de ralentir, cependant, les prix des biens et services caractérisés par des coûts élevés dans les pays partenaires restent relativement élevés.

En même temps, les conditions d'un marché du travail surchauffé dans ces pays continuent de soutenir une demande élevée. Les incertitudes géopolitiques croissantes, ainsi que les tensions accrues dans les relations commerciales internationales, ont introduit certains risques, notamment une éventuelle augmentation des prix sur le marché des matières premières internationales et des perturbations possibles dans les chaînes d'approvisionnement.

« Dans ce contexte, il est probable que les banques centrales des pays partenaires, en particulier la Réserve fédérale des États-Unis, continueront à maintenir des conditions monétaires restrictives pendant une période prolongée. Par conséquent, les effets déflationnistes externes sur l'économie arménienne pourraient persister », a-t-il noté.

Le président de la Banque centrale a souligné qu'au cours du deuxième trimestre de 2024, l'activité économique en Arménie est restée élevée, principalement grâce à la forte croissance des secteurs de la construction, du commerce et de l'industrie. Cependant, cette croissance continue d'être influencée par certains facteurs à court terme, présentant des incertitudes significatives concernant la stabilité de la croissance économique, les perspectives à long terme, ainsi que les tendances futures de la demande intérieure et de la consommation. La demande extérieure pour les services internes ralentit par rapport à 2023.

En continuant l'analyse de la situation, Martin Galstian a déclaré : « Parallèlement, les risques liés à un éventuel renforcement de la demande par la politique fiscale demeurent préoccupants. Les conditions du marché du travail montrent des signes de détente, avec un ralentissement de la croissance des salaires. En même temps, l'inflation des services caractérisés par des prix rigides et les attentes inflationnistes continuent de diminuer. »

Le président de la Banque centrale a informé que, pour gérer les risques potentiels découlant des incertitudes actuelles, le conseil de la Banque centrale examine divers scénarios lors de ses discussions.

« D'une part, des scénarios ont été examinés, notamment ceux basés sur le maintien prolongé de conditions monétaires strictes dans les pays partenaires, ainsi que les incertitudes liées aux politiques géopolitiques et budgétaires. Ces facteurs imposent une réponse plus rigoureuse par rapport aux attentes du marché afin de gérer les risques associés à la stabilité des prix.

D'autre part, le conseil de la Banque centrale a également examiné des scénarios dans lesquels les risques de formation d'une faible demande, dans le contexte des caractéristiques structurelles de la croissance économique et d'une détente des conditions du marché du travail, pourraient entraîner un maintien prolongé de l'inflation à un faible niveau. Cela pourrait nécessiter une réduction plus rapide et plus significative des taux d'intérêt, par rapport aux attentes du marché, pour stabiliser l'inflation autour de l'objectif à moyen terme », a-t-il ajouté.

En conséquence, Martin Galstian a expliqué que, en équilibrant les risques associés aux deux scénarios décrits, le conseil de la banque centrale a décidé de poursuivre la réduction progressive du taux directeur. Le conseil a souligné son engagement à soutenir, par des mesures appropriées, l'objectif de stabilité des prix avec un taux d'inflation de 4 % à moyen terme.