L'Arménie a la volonté politique de normaliser ses relations avec l'Azerbaïdjan sur la base des principes de Grenade

EREVAN, 15 NOVEMBRE, ARMENPRESS: Le 15 novembre, à Bruxelles, le ministre arménien des Affaires étrangères, Ararat Mirzoyan, a prononcé un discours lors de la 15e assemblée annuelle du Forum de la société civile du Partenariat oriental, a annoncé le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

L'intégralité du discours est présentée ci-dessous.

"Chers collègues,

C'est un plaisir de m'adresser aux participants de l'assemblée annuelle du Forum de la société civile du Partenariat oriental. Je suis convaincu qu'aujourd'hui, entre partenaires partageant les mêmes idées, nous pouvons discuter ouvertement et évaluer de manière critique les développements à la fois dans chaque État partenaire de l'Est et aux niveaux régional et européen.

Aussi, pour susciter un débat plus approfondi, permettez-moi de poser deux questions sur lesquelles il pourrait être utile de réfléchir aujourd'hui.

1.Quel était et quel est l'objet du partenariat oriental ?

2.Quel est le rôle des sociétés civiles dans l'évolution du monde et du partenariat oriental en particulier ?

En 2009, lorsque le partenariat oriental a été lancé, il visait à renforcer les liens des partenaires avec l'UE et les États membres de l'UE sur la base de valeurs communes, à approfondir la coopération économique et politique et à soutenir le programme de réforme. Si nous essayons de le résumer en une phrase, le partenariat oriental a été lancé en faveur de la démocratie et aujourd'hui, il reste axé sur la démocratie.

Je peux affirmer avec fierté que mon pays reste attaché à la démocratie et aux valeurs démocratiques. Au cours des dernières années, malgré tous les défis auxquels nous avons été confrontés - pandémie de COVID 19, guerre de 2020, attaques et agressions militaires contre le territoire souverain de l'Arménie, afflux de plus de 100 000 réfugiés du Haut-Karabakh à la suite d'un nettoyage ethnique - le processus de démocratisation et la mise en œuvre d'un programme de réforme ambitieux n'ont pas cessé un seul instant en Arménie. Le gouvernement arménien reste engagé dans les efforts de la révolution démocratique et non violente de Velours de 2018.

Et c'est vraiment difficile. Il est difficile de soutenir la démocratie s'il n'y a pas d'environnement propice. L'effondrement de l'architecture de sécurité européenne, la montée de l'autoritarisme dans le monde, les violations massives de la Charte des Nations unies, d'une part, et des valeurs démocratiques, d'autre part, imposent de repenser sérieusement la position de l'UE. Pour ce faire, l'UE doit non seulement renforcer ses liens avec les partenaires orientaux, mais aussi encourager la coopération entre ces derniers.

Dans ce contexte, je tiens à saluer la décision de la Commission européenne de recommander au Conseil européen d'ouvrir les négociations d'adhésion avec la Moldavie et l'Ukraine et d'accorder le statut de candidat à la Géorgie. Cette décision est saluée non seulement par le gouvernement arménien, mais aussi par le peuple arménien, qui a lui aussi des aspirations européennes. Au cours des dernières années, nous avons accompli un travail commun impressionnant pour rapprocher l'Arménie et l'UE. Nous coopérons à la mise en œuvre du programme de réformes, à la réalisation d'initiatives phares d'un montant de 2,6 milliards d'euros et dans bien d'autres domaines. Nous avons récemment lancé le dialogue politique et de sécurité de haut niveau entre l'Arménie et l'UE, dont le deuxième cycle se déroule aujourd'hui à Bruxelles. Je tiens également à saluer la décision de l'UE de déployer une mission de surveillance le long de la frontière entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan. En outre, l'UE est un partenaire important du programme de paix de l'Arménie, car elle soutient nos efforts visant à instaurer la paix et la stabilité dans le Caucase du Sud. Le gouvernement arménien a la volonté politique de normaliser les relations avec un autre partenaire oriental - l'Azerbaïdjan, et nous sommes prêts à aller de l'avant à cette fin sur la base des principes adoptés à Grenade par le Premier ministre arménien Nikol Pashinyan, le président Michel du Conseil européen, le président Macron de la France et le chancelier Scholz de l'Allemagne.

En outre, comme nous pensons que la paix et la stabilité dans le voisinage oriental dépendent beaucoup de la coopération économique des partenaires, l'Arménie a récemment introduit le projet du "Carrefour de la paix", en tant que témoignage de nos engagements en faveur de l'établissement de la paix et de la coopération dans la région et au-delà. L'Arménie souhaite également rejoindre le projet de câble électrique de la mer Noire et nous espérons que l'Union européenne soutiendra cette aspiration en utilisant sa boîte à outils.

Mesdames et Messieurs,

Pour en venir à ma deuxième question sur le rôle des sociétés civiles, je dois avouer qu'aucun gouvernement au monde n'est en mesure de mettre en œuvre un programme de développement ni de relever les défis sans vous. Les temps que nous vivons ne sont pas faciles du tout, et je sais pertinemment que les questions dont j'ai parlé ne seront pas abordées sans votre participation, sans vos critiques, mais aussi sans votre soutien.

Et je vous remercie.

Et ce n'est pas le traditionnel "Merci" que nous disons habituellement à la fin de nos déclarations, je veux vraiment vous remercier pour le travail formidable que vous faites pour la cause commune du partenariat oriental, pour nos valeurs, pour la démocratie, pour la paix".