Les parlementaires allemands condamnent le blocage du corridor de Latchine par l'Azerbaïdjan

EREVAN, 28 JUILLET, ARMENPRESS: Les législateurs allemands ont appelé à la réouverture immédiate du corridor de Latchine, bloqué par l'Azerbaïdjan depuis près de huit mois, ce qui a provoqué une crise humanitaire dans le Haut-Karabakh.

"Le corridor de Latchine doit être ouvert", a tweeté Renata Alt (FDP), membre du Bundestag. "Le fait que même le transfert de l'aide humanitaire par le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) de l'Arménie vers le Haut-Karabakh soit devenu impossible est inacceptable. Il est nécessaire de faire pression sur l'Azerbaïdjan pour que la situation ne s'aggrave pas", a ajouté Mme Alt, présidente de la commission des droits de l'homme et de l'aide humanitaire du Bundestag.

Robin Wagener, membre du Bundestag et coordinateur de la coopération intersociétale avec le Caucase du Sud, la République de Moldavie et l'Asie centrale au ministère fédéral des affaires étrangères de l'Allemagne, a déclaré qu'il suivait la situation humanitaire dans le Haut-Karabakh avec une profonde inquiétude. "Toutes les actions doivent être basées sur le bien-être de la population locale, et nous devons être guidés par cela. Cela inclut la garantie de voies de transport ininterrompues et sûres pour les personnes et les biens, y compris le corridor de Latchine", a tweeté M. Wagener, qui dirige la délégation du Bundestag à l'Assemblée parlementaire de l'OSCE.

Merle Spellerberg, membre du Bundestag, membre de la commission des Affaires étrangères et rapporteur sur le Caucase du Sud de l'Alliance 90/Les Verts, a souligné que "tout blocus du corridor de Latchine par l'Azerbaïdjan doit cesser immédiatement".

"Les vies humaines ne peuvent pas devenir des leviers géopolitiques", a ajouté M. Spellerberg.

Des représentants du corps diplomatique en Arménie se sont rendus vendredi dans le village de Kornidzor, dans la province de Syunik, où un convoi humanitaire arménien transportant de la nourriture et de l'aide médicale d'urgence pour le Haut-Karabakh reste bloqué par l'Azerbaïdjan à l'entrée du corridor de Latchine pour le deuxième jour.

Le corridor de Latchine, seule route reliant le Haut-Karabakh à l'Arménie et au reste du monde, est bloqué par l'Azerbaïdjan depuis la fin de l'année 2022. Le blocus azerbaïdjanais constitue une violation flagrante de l'accord de cessez-le-feu du Haut-Karabakh de 2020, qui prévoyait que le corridor de Latchine, d'une largeur de 5 km, serait placé sous le contrôle des forces de maintien de la paix russes. En outre, le 22 février 2023, la plus haute juridiction des Nations unies, la Cour internationale de Justice (CIJ), a ordonné à l'Azerbaïdjan de "prendre toutes les mesures à sa disposition" pour garantir la libre circulation des personnes, des véhicules et des marchandises le long du corridor de Latchine, dans les deux sens. Depuis lors, l'Azerbaïdjan n'a pas tenu compte de cette ordonnance. De plus, l'Azerbaïdjan a ensuite installé illégalement un point de contrôle sur le corridor de Latchine. Le blocus a entraîné des pénuries de produits essentiels tels que la nourriture et les médicaments. L'Azerbaïdjan a également coupé l'approvisionnement en gaz et en électricité du Haut-Karabakh, les responsables avertissant que Bakou cherche à commettre un nettoyage ethnique contre les Arméniens du Haut-Karabakh. Les hôpitaux ont suspendu leurs activités normales.

Le 25 juillet, le gouvernement arménien a déclaré qu'il essaierait d'envoyer plus de 360 tonnes de farine, d'huile de cuisine, de sucre et d'autres denrées alimentaires et médicaments au Haut-Karabakh pour atténuer la crise humanitaire résultant du blocus du corridor de Latchine. L'Arménie a demandé aux forces russes de maintien de la paix présentes dans le Haut-Karabakh d'escorter l'aide. L'Arménie a également demandé à l'Azerbaïdjan de ne pas faire obstacle au convoi.

Jeudi, le Premier ministre arménien, Nikol Pashinyan, a déclaré que l'Azerbaïdjan ne ferait que confirmer les craintes de l'Arménie selon lesquelles Bakou cherche à commettre un génocide dans le Haut-Karabakh si le convoi était bloqué.