Sergueï Lavrov évalue les résultats des entretiens trilatéraux à Moscou

EREVAN, 25 JUILLET, ARMENPRESS: Le ministre des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, Sergueï Lavrov, a commenté les résultats des entretiens trilatéraux avec le ministre des Affaires étrangères de la République d'Azerbaïdjan, Jeyhun Bayramov, et le ministre des Affaires étrangères de la République d'Arménie, Ararat Mirzoyan.

ARMENPRESS rapporte, en citant le site officiel du ministère russe des Affaires étrangères, le commentaire suivant:

"Aujourd'hui, nous avons eu des entretiens fructueux avec nos collègues : le ministre des affaires étrangères de l'Azerbaïdjan J.A. Bayramov et le ministre des Affaires étrangères de l'Arménie A.S. Mirzoyan.

Tout d'abord, deux cycles de négociations bilatérales russo-azerbaïdjanaises et russo-arméniennes ont été organisés. Nous avons discuté de l'état de nos relations bilatérales et défini les mesures à prendre pour mettre en œuvre les accords conclus au plus haut niveau. Ensuite, nous nous sommes réunis tous les trois pour discuter de l'agenda régional, principalement en ce qui concerne la situation dans et autour du Haut-Karabakh.

Nous avons présenté à nos interlocuteurs les évaluations de la partie russe, en tenant compte des rapports des forces de maintien de la paix russes au Haut-Karabakh, les mesures qu'il est hautement souhaitable de prendre rapidement, sans délai, dans l'intérêt de fournir à la population du Karabakh de la nourriture, des médicaments, des produits de première nécessité, et de garantir un approvisionnement ininterrompu en électricité et en gaz. C'est dans l'intérêt du peuple ordinaire, des Arméniens, des résidents de la région.

La Russie, en tant que médiateur clé dans le processus de paix depuis la signature de la déclaration trilatérale des dirigeants de la Russie, de l'Azerbaïdjan et de l'Arménie le 9 novembre 2020, est intéressée par la résolution de la crise dès que possible en pleine conformité avec les déclarations tripartites que les dirigeants de la Russie, de l'Azerbaïdjan et de l'Arménie ont adoptées en 2020, 2021 et 2022.

Nous avons parlé d'une autre disposition importante de ces accords. Je veux parler de la garantie d'une circulation sans entrave, du déblocage des transports et des communications économiques dans toute la région.

Une attention particulière a été accordée aux questions de délimitation, qui sont étroitement liées à l'ensemble des questions débattues, et aux questions relatives à la conclusion rapide d'un traité de paix entre Bakou et Erevan.

Nous espérons que la signature de ce traité sera le point culminant du processus de négociation à grande échelle, qui mettra un terme aux efforts des Arméniens et des Azerbaïdjanais initiés lors de leurs réunions tripartites avec le président de la Fédération de Russie Vladimir Poutine.

Le chemin n'est pas facile. De nombreuses questions complexes et importantes doivent être résolues. La plus sensible d'entre elles était et reste la question de la garantie des droits et de la sécurité des Arméniens du Haut-Karabakh dans le contexte de la garantie de l'intégrité territoriale de l'Azerbaïdjan, conformément à la déclaration de 1991 signée par les dirigeants des anciennes républiques soviétiques à Alma-Ata. Son efficacité a été confirmée aujourd'hui par les dirigeants azerbaïdjanais et arméniens. Les travaux sur le traité de paix se déroulent conformément à cette déclaration.

La partie arménienne comprend la nécessité de convaincre les Arméniens du Haut-Karabakh de rencontrer dès que possible les représentants azerbaïdjanais afin de s'accorder sur les droits découlant de la législation pertinente et des obligations internationales (dans ce cas, de l'Azerbaïdjan), y compris les nombreuses conventions visant à garantir les droits des minorités nationales.

La partie azerbaïdjanaise est prête à fournir les mêmes garanties sur une base réciproque en ce qui concerne les personnes vivant sur son territoire. Les Arméniens sont prêts à faire de même en ce qui concerne l'application de toutes les conventions aux citoyens résidant en République d'Arménie.

Ces questions ne sont pas faciles. J'espère que les discussions d'aujourd'hui contribueront à donner une impulsion positive au processus de négociation dans ces domaines et dans d'autres. Le résultat le plus proche à ce stade est la conclusion d'un accord au sein d'un groupe de travail trilatéral dirigé par trois vice-premiers ministres qui se sont engagés à s'entendre sur des questions concrètes de déblocage des communications de transport dans la région. Dans ce contexte, des perspectives s'ouvriront également pour la mise en œuvre de projets prometteurs dans le secteur des transports, qui ont déjà un caractère non seulement régional, mais aussi plus large.

Nous avons convenu d'essayer de reprendre le dialogue le long de la deuxième "voie" entre les représentants de la société civile et les experts politiques. Nous espérons également (nous l'avons proposé aujourd'hui) entamer un dialogue trilatéral par l'intermédiaire des parlementaires.

Nous espérons que le processus de négociation se poursuivra. Nous comprenons l'intérêt des parties arménienne et azerbaïdjanaise à s'appuyer sur des médiateurs, non seulement en la personne de la Fédération de Russie, mais aussi d'autres. Nous saluons le désir de ceux qui souhaitent sincèrement aider Bakou et Erevan à trouver des accords et qui, comme nous, travaillent dans ce sens. Mais il ne faut pas tenter d'imposer artificiellement certains accords, non pas en fonction des intérêts des peuples arménien et azerbaïdjanais, mais pour faire de beaux titres dans les médias, pour des considérations géopolitiques et de politique intérieure.

Nos collègues nous ont remerciés pour cette initiative. Nous continuerons à travailler vigoureusement à la préparation d'autres réunions, et il est prévu d'organiser un autre sommet des dirigeants de la Russie, de l'Azerbaïdjan et de l'Arménie cette année".