La presse arménienne est la plus libre de la région - Reporters sans Frontiers

EREVAN, 3 MAI, ARMENPRESS: L’organisation« Reporters sans frontières » a publié le rapport «Indice de la liberté de la presse 2023». L’indice, qui évalue les conditions de travail des journalistes dans 180 pays du monde, a été publié le 3mai, Journée mondiale de la liberté de la presse. L’Arménie a amélioré sa position dans l’indice et a atteint la 49eposition. L’année dernière, l’Arménie était classée 51e.

L’Arménie a été classée parmi les pays dont la situation est«plutôt bonne». Comme l’année précédente, l’Arménie est en tête du niveau de liberté d’expression dans le Sud-Caucase. Dans le «Press Freedom Index», la Géorgie voisine se classe 77e, la Turquie - 165e, l’Azerbaïdjan - 151eet l’Iran - 177e.

Le rapport note que malgré l’environnement pluraliste, les médias restent polarisés. Le pays est confronté à un niveau sans précédent de désinformation et de discours de haine concernant le conflit dans la région du Haut-Karabakh entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan. Les principales sources d’information en Arménie sont les réseaux sociaux, auxquels les deux tiers de la population accèdent chaque jour. Après la «révolution de velours» de 2018, le champ médiatique s’agrandit. Les sites d’information en ligne indépendants s’épanouissent pour remplir leur rôle de contrepoids démocratique essentiel.

Le rapport indique également que la polarisation des médias reflète la polarisation du champ politique en Arménie.

Il est à noter que seuls quelques médias restent indépendants, tandis que d’autres restent fidèles soit à l’aile au pouvoir, soit à l’opposition. Certains groupes politiques mènent des opérations de désinformation et attaquent des journalistes. Malgré la dépénalisation de la diffamation et la mise en place d’une législation garantissant la transparence de la propriété des médias, le cadre juridique régissant le secteur ne protège pas suffisamment la liberté de la presse et ne suit pas les normes européennes. Il est également à noter que les réformes récentes n’ont pas résolu ce problème et que l’accès aux informations de l’État est limité par le gouvernement.

Le rapport indique que le journalisme en tant que profession dans le pays n’est pas respecté et que la rhétorique anti-information des élites politiques crée une atmosphère d’intolérance qui entrave le travail des journalistes. Le rapport évoque également les affrontements frontaliers arméno-azéris et le blocus du corridor de Latchine, et précise que ces circonstances compliquent le travail des journalistes.

Il est également noté que les journalistes font régulièrement l’objet de pressions, de violences et d’insultes tant de la part du parti au pouvoir que de l’opposition, et que les violences contre les journalistes restent impunies en Arménie.